Ce devait être un plan hôpital. L’ambitieuse réforme du système de santé annoncée par Emmanuel Macron, mardi, fait finalement la part belle à la médecine de ville. En 1958, les ordonnances Debré avaient consacré les CHU. En 2018, le plan santé veut réussir le virage ambulatoire. Les pouvoirs publics l’ont compris, la désorganisation du système de santé et l’engorgement des urgences hospitalières peuvent être soignés par la médecine libérale. Les mesures les plus emblématiques parmi les 54 du plan santé visent d’ailleurs à mieux organiser les soins de ville à l’échelle des territoires.
Le chantier s’annonce immense : construire un millier de communautés professionnelles territoriales en santé (CPTS) d’ici à 2022 – contre 200 aujourd’hui. Et faire que cet acronyme barbare devienne la référence pour l’ensemble des professionnels de santé, les généralistes bien sûr mais aussi les infirmiers, les sages-femmes, les kinés, etc. invités à travailler en équipe pour mieux prendre en charge les patients demain.
Car si le gouvernement se dit prêt à mettre la main à la poche – il promet 400 millions d’euros supplémentaires en 2019 – et à aider au recrutement de 4 000 assistants médicaux sur le quinquennat, il attend en retour des résultats ! En 2022, tous les patients devront pouvoir décrocher un rendez-vous médical dans la journée, précise le plan santé. Le chef de l’État l’a rappelé, cette réforme est faite pour permettre aux médecins de soigner mieux mais surtout pour les aider à soigner plus. Grâce à une meilleure coordination, à une réelle coopération ville-hôpital, aux nouveaux outils numériques, aux délégations de tâches et à des actions sur la pertinence des parcours.
Le gouvernement a décidé de ne pas imposer la coercition ni le retour aux gardes obligatoires. Et il crée peu de contraintes. Mais cette réforme est un pari, sans doute celui de la dernière chance. L’ajout en dernière minute par l’Élysée d’une mesure visant à recruter 400 généralistes salariés dans les déserts médicaux sonne d’ailleurs comme un avertissement à tous les défenseurs de la liberté d’installation.
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