Un enfant, dont la mère en état de mort cérébrale dès le début de grossesse était artificiellement maintenue en vie aux États-Unis en raison d'une loi anti-avortement, est né il y a quelques jours, ont annoncé des élues, point final d'une affaire tragique qui a ému le pays.
« Le vendredi 13 juin 2025, son fils, nommé Chance, est né prématurément vers 04 h 41 (heure locale) par césarienne d'urgence », ont fait savoir mardi 17 juin dans un communiqué trois parlementaires démocrates mobilisées sur la question des droits des femmes. La mère, Adriana Smith, devait être débranchée peu après, ont-elles ajouté. Selon leurs indications, l'enfant est né très grand prématuré (avant 6 mois) avec un poids d’un peu plus de 800 grammes avant d’être pris en charge en unité de soins intensifs néonatals.
La mère de Mme Smith, April Newkirk, avait dénoncé mi-mai auprès de la presse l'absence de choix qui avait été imposé à sa famille après qu'un arrêt irrémédiable de l’activité cérébrale eût été constaté chez sa fille alors enceinte de neuf semaines. Selon la famille, l'hôpital aurait décidé de la maintenir artificiellement en vie pour permettre à la grossesse de se poursuivre afin de se conformer avec une loi sur l'avortement décriée de Géorgie, État du sud-est des États-Unis où se déroule l'affaire.
La jeune femme, une infirmière trentenaire victime d’un accident vasculaire cérébral, a ainsi été maintenue sous assistance respiratoire pendant quatre mois à l’hôpital universitaire Emory (Atlanta), sans que la famille n'ait mot à dire, selon sa mère. « Je ne dis pas que nous aurions choisi d'interrompre sa grossesse, mais ce que je dis, c'est que nous aurions dû avoir le choix », avait alors insisté Mme Newkirk.
Flou juridique
L'histoire a provoqué une onde de choc en Amérique, à l'approche des trois ans du revirement de la Cour suprême sur le droit à l'avortement. Le 24 juin 2022, la plus haute instance juridique américaine, à majorité conservatrice, a annulé l'arrêt Roe v. Wade qui garantissait depuis 1973 aux Américaines un droit fédéral à avorter, redonnant aux États toute latitude pour légiférer dans le domaine.
Depuis, plus de 20 États sur 50 ont interdit ou strictement limité l'accès à l'avortement. En Géorgie, la loi en question interdit les IVG à partir du moment où une activité cardiaque est détectée chez le fœtus.
Si cette disposition ne devait en principe pas s'appliquer à ce cas de figure, le flou juridique créé et la crainte d'actions en justice, auraient pu pousser l'équipe médicale à agir de la sorte.
« L'absence d'un avis juridique formel ou de directives en matière de poursuites judiciaires laisse les familles et les médecins dans l'incertitude », ont condamné les trois élues, Nikema Williams, Ayanna Pressley et Sara Jacobs qui ont présenté une résolution à ce sujet.
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