1 602, c’est le nombre de déclarations de ruptures de stock des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur (MITM) en 2022, selon l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Le chiffre a presque quadruplé depuis 2017 où il s’établissait à 425. Sur la même période, le nombre de déclarations de risques de ruptures a lui été multiplié par 20, passant de 108 à 2 159. Et les pénuries touchent toutes les classes thérapeutiques. En 2022, ce sont les traitements du système cardiovasculaire qui détiennent la palme (1 087 déclarations de rupture ou risque de rupture parmi les MITM).
Ces derniers mois, chacun avance ses propositions. Une commission d’enquête a vu le jour au Sénat début février. Au même moment François Braun a réuni un premier comité de pilotage sur le sujet et a annoncé la construction d’une feuille de route pluriannuelle qui doit être présentée « au plus tard en juin ». Au niveau européen aussi, le sujet est sur la table. Dans son projet de révision de la législation pharmaceutique, la Commission européenne a également placé la lutte contre les pénuries dans ses grands objectifs.
Sept axes de propositions défendus par les industriels
Ce 11 mai, ce sont Les entreprises du médicament (Leem) qui ont présenté leur « plan de lutte », autour de sept axes. Le premier consiste à « établir la liste des médicaments critiques à sécuriser de façon prioritaire ». Une mesure qui figure dans tous les plans français comme européens. Dans ce cadre, les industriels appellent les pouvoirs publics nationaux à « s’assurer d’une convergence d’une liste commune en Europe » et à « mettre en place des mesures de soutien » afin de sécuriser « spécifiquement l’approvisionnement du marché français pour ces médicaments ».
Le Leem demande aussi une optimisation de la transparence et de la qualité de l’information entre les acteurs mais aussi une mobilisation des autorités sur des mesures d’optimisation réglementaire. Il s’agirait par exemple d’assouplir la réglementation en termes d’importation d’étiquetage, etc. pour « limiter les situations de ruptures ». Les laboratoires attendent également des actions de la France au niveau européen notamment autour d’une harmonisation des calendriers vaccinaux.
Ils appellent aussi à un « ajustement des prix et des conditions d’achat des médicaments aux réalités économiques du marché », avec entre autres une hausse des prix pour les MITM. En février, François Braun avait annoncé « un moratoire sur les baisses de prix des génériques stratégiques », afin notamment d’« opérer des hausses de prix ciblées sur certains génériques stratégiques produits en Europe ».
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier