LE QUOTIDIEN : Pour quelles raisons avez-vous accepté d’intervenir lors du congrès de l’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale ? Quels messages avez-vous souhaité partager ?
AGNÈS BUZYN : L’Unccas fédère les acteurs qui interviennent au plus près des personnes les plus vulnérables de notre pays et je tiens à souligner leur engagement au quotidien et le rôle incroyable de cohésion sociale qui est le leur ! Je suis honorée de leur invitation et fière de leur travail.
Ensuite la thématique choisie pour ce congrès – Les maires et leurs CCAS face aux crises : agir, reconstruire, prévenir – est fondamentale car nous entrons dans un monde en multi-crises, lesquelles seront de surcroît de plus en plus fréquentes. Face à cette situation, nous devons réunir l’engagement des citoyens et de l’ensemble des acteurs de terrain car l’État ne peut pas tout et ne pourra jamais tout. Il est d’ailleurs dommage que le retour d’expériences, sur la pandémie de Covid notamment, n’ait pas été suffisamment approfondi.
Pouvons-nous malgré tout être plus confiants aujourd’hui ?
Oui parce que la société française a été très résiliente et très solidaire pendant cette période. C’est d’ailleurs le propre des démocraties de susciter le sens de l’engagement et d’encourager les initiatives citoyennes. Je pense à la fabrication de masques ou au portage de repas aux personnes âgées par exemple.
Il y a malheureusement eu des laissés-pour-compte comme en témoignent actuellement les fortes problématiques en matière de santé mentale, mais la mobilisation citoyenne a permis d’être plus efficace par rapport à un État qui, lorsque la crise survient, ne peut être que débordé.
L’exécutif identifie actuellement des sources d’économies pour réduire le déficit public. Est-ce une bonne idée de les rechercher aussi du côté de la santé ?
Des efforts en matière de pertinence des soins peuvent être recherchés car nous savons que certains actes sont inutiles donc oui, il est possible d’améliorer l’efficience de notre système de santé. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas octroyer davantage de moyens, pour les hôpitaux par exemple.
Mais je suis personnellement toujours inquiète face à des économies de type « rabot » consistant à traiter tout le monde de la même manière et à pénaliser à la fois ceux qui travaillent bien et ceux qui travaillent mal. Prenons garde à la frustration et à la démobilisation de nos professionnels. La recherche d’économies nécessite une approche au cas par cas, un travail raffiné.
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