Changer de vie… Juillet 2021, Thomas Mesnier, député LREM de la Charente, expose à l’Assemblée nationale sa proposition de loi organique pour réformer la LFSS. « Je ne savais même pas, confie-t-il dans son grand bureau de rapporteur du PLFSS ce qu’était une loi organique. » Il n’est pas le seul ! Novice en politique avant son élection dans le sillage d’Emmanuel Macron en 2017, le jeune PH encore en année probatoire avant d’entrer en politique brûle les étapes. La politique dans ce parcours ne relève pourtant pas de la vocation, à la différence de la médecine. « J’ai toujours voulu être médecin dès l’âge de six ans. » Mais exécuter cette promesse d’enfant ne relève pas du parcours de santé. Élevé seul par sa mère, secrétaire médicale et ses grands-parents cheminot et agricultrice, l’ascension sociale, faute d’équipements adaptés, peut conduire à dévisser. « Je ne savais pas qu’il fallait s’inscrire à une prépa privée pour réussir le concours de première année. De toute façon je n’en avais pas les moyens. Le tutorat m’a formidablement aidé. J’ai réussi à passer en seconde année dès ma première tentative. » L’étudiant Mesnier n’oubliera rien. Il propose son aide à l’association d’étudiants pour les nouveaux inscrits. C’est là la première étape à un engagement dans la cité. L’alpiniste grimpe vite. Il devient secrétaire général de l’Anemf (Association nationale des étudiants en médecine de France). Pour autant, seul compte l’apprentissage de la médecine. Rien ne doit faire obstacle, surtout pas la politique. Quoique… « En 2006, je me heurte à Stéphane Séjourné, alors représentant de l’Unef qui souhaite bloquer les amphis de médecine au moment des grèves contre le CPE (contrat première embauche). Les médecins n’étaient pas concernés par cette réforme. » Le conseiller politique d’Emmanuel Macron oubliera vite le refus d’obtempérer de ce jeune étudiant en médecine. En janvier 2017, il lui propose même la candidature à la députation. « Le choix n’était pas si simple. Je venais juste d’être nommé PH. Il fallait avancer la somme de 30 000 euros. J’ai dû solliciter un prêt. Enfin, sur le plan financier, je gagne moins comme député qu’un PH aux urgences qui effectue de nombreuses gardes. » Thomas Mesnier n’avait pas davantage anticipé la violence, voire la peur qui menacent désormais la vie au quotidien des femmes et hommes politiques. « On a mis mon domicile cet été sous surveillance après les propos de certains anti-vax. » Même s’il a troqué sa bouse blanche pendant trois mois à l’hôpital d’Angoulême lors de la première vague de la Covid, il n’est pas prêt pour autant d’abandonner son costume de politique. Certes, Thomas Mesnier récuse « la politique politicienne ». Et refuse de s’afficher sur les chaînes infos. Il ne pense pas davantage à devenir ministre. « Ce sont les journalistes qui m’en ont parlé pour la première fois. » Ah ces journalistes ! Mais dans son bureau est posé le livre d’Édouard Philippe et Gilles Boyer. « Nous avons tissé ensemble de réels liens d’amitié et de confiance. » Bref, la mue est faite. Peut-on alors être médecin et député ? En tout cas, c’est ce que souhaite devenir sa fille âgée de 5 ans… Sur quel locus d’ADN les vocations se transmettent-elles ?
Portrait député LREM
Thomas Mesnier : moi ministre ? une idée de journaliste !
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Publié le 30/09/2021
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Crédit photo : Crédit : S. Toubon
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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