« Il m’est déjà arrivé d’intervenir pour un malaise vagal lors d’un vol entre Paris et New York, mais devoir décider si un passager doit être évacué en urgence, c’est une autre responsabilité », explique, la voix pleine d’émotion, le Dr Grégoire Cauchois, cardiologue, en libéral à Rouen à la clinique Mathilde 2, et auteur du podcast intitulé En plein cœur.
Parti pour un voyage en Argentine, le médecin est appelé à l’aide au bout de deux heures de vol car une passagère a perdu connaissance. Bien que membre de la Communauté des médecins à bord d’Air France-KLM, un programme qui permet aux médecins volontaires d’être rapidement identifiable par l’équipage en cas d’urgence, il ne s’attendait pas à gérer une situation si particulière. « Je n’aurais pas imaginé vivre cela, confie-t-il. Un steward m’a avoué qu’en vingt ans de carrière, cela ne lui était jamais arrivé. »
Le fait d’intervenir dans un avion en plein milieu de l’Atlantique est, déjà, une situation déroutante, même pour un professionnel de santé. « Nous ne sommes pas dans un environnement familier. On se sent un peu isolé, loin des structures hospitalières habituelles », raconte le médecin, qui s’est retrouvé face à une septuagénaire colombienne présentant des signes de gravité. Grâce à sa maîtrise de l’espagnol, il a pu communiquer avec elle. Et heureusement, une consœur argentine lui a permis d’affiner son diagnostic. Mais cette dernière, en l’absence de sa carte professionnelle, n’a pas pu gérer la prise en charge de la passagère en détresse.
Rapatriement en urgence de la passagère
« En vol, la difficulté réside dans le diagnostic : on n’a que les moyens du bord et le matériel est limité », reprend le praticien. En l’occurrence, une mallette contenant un tensiomètre, un stéthoscope, un capteur d’oxygène et un glucomètre. Le Dr Cauchois doit rapidement établir un diagnostic et déterminer s’il est nécessaire de rapatrier la passagère à terre. Une décision lourde de conséquences. « La démarche diagnostique est très importante. À ce moment, la pression est forte. » D’autant que cela engage également l’itinéraire des autres passagers.
« Il faut aussi tenir compte des conditions médicales des zones à proximité : il ne s’agit pas de se poser dans une zone à risque, ce qui pourrait aggraver la situation. Il y a toute une logistique derrière. On se dit : “OK, on déroute, mais où ?” » Deux options s’offraient alors : les Açores ou Cayenne. La décision revient au commandant de bord.
Après une heure de prise en charge, l’avion atterrit ainsi aux Açores et la septuagénaire est prise en charge immédiatement. Depuis, le cardiologue a eu des nouvelles de sa patiente improvisée. « Elle va bien », se réjouit le Dr Cauchois.
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