La langue de Shakespeare apparait indispensable de nos jours dans le monde du travail, a fortiori dans le monde de la santé. La plupart des médecins le savent, pratiquer l’anglais dans leur travail comporte de nombreux atouts. Entre soigner un patient étranger, participer à nombre de colloques et séminaires, lire de la littérature scientifique, travailler dans des établissements de santé à vocation internationale, les avantages ne se comptent plus. Y compris pour faciliter les contacts avec ses confrères étrangers, ces 22 000 praticiens (11% de la profession) qui ont été diplômés hors de France et dont le nombre est a priori voué à augmenter.
Une petite place en fac dans le cursus médical
Pourtant, malgré l’importance indéniable de l’anglais et son enseignement obligatoire en facultés de médecine depuis 1992, les universités peinent parfois à lui accorder plus de place dans l’emploi du temps des étudiants. Ce ne seraient pas les besoins qui manquent, néanmoins : en 2015, un test effectué à la faculté de Tours montrait qu’un tiers des carabins avaient un niveau équivalent à la sixième....
Dans les faits, la plupart des facultés dispensent des cours par petits groupes de niveaux, de la première année jusqu’à la fin de l’externat pour 1h par semaine, représentant à peu près une quarantaine d’heures par an. Du vocabulaire médical comme de l’anglais général y sont enseignés. Des lectures et compréhension d’articles scientifiques sont le plus souvent proposées lors de l’externat. Durant l’internat, il n’y a pas de cours de langue. Pour Raphaël Bentegeac, étudiant en 8e année de médecine à la faculté de Lille, ce format n’est pas suffisant pour maîtriser l’anglais. Toutefois, même si rajouter des heures de langues part d’une bonne intention, il convient qu'il apparaît «difficile d’ajouter des heures dans un programme universitaire déjà conséquent. Le problème initial étant le niveau médiocre en anglais des étudiants arrivant en médecine », estime-il lui aussi.
L’amélioration du niveau d’anglais des étudiants est possible, si la volonté politique de l’établissement est présente. Mais il faudrait ajuster les volumes horaires sans alourdir le programme d’études déjà conséquent. Et si les cours dispensés semblent insuffisants pour les étudiants, ils peuvent se tourner vers des formations complémentaires.
Quelques exemples de diplômes
Des formats universitaires sont dispensées dans la plupart des facultés de France afin de perfectionner ses connaissances, notamment via des diplômes universitaires. Les objectifs sont les mêmes pour la plupart d’entre eux : renforcer ses compétences en anglais médical, être capable d’échanger à l’oral comme à l’écrit avec un patient ou un confrère, rédiger des notes en anglais, pouvoir lire des revues scientifiques, dispenser des consultations, établir un diagnostic, participer à des conférences, réunions, le tout sur des sujets médicaux, biomédicaux, éthique ou santé publique.
Ainsi le DIU d’Anglais médical à Créteil sur le Campus Henri Mondor est ouvert aux différents professionnels de santé. La formation est disponible en continue et initiale (coût variant de 1 000 à 1 400 euros), pour une durée d’un an. 30 étudiants maximum sont accueillis pour des sessions de 3,5 h d’enseignement hebdomadaire sous forme de séances interactives, ainsi que deux journées intensives en immersion avec des médecins anglophones. Pour obtenir ce diplôme, le contrôle continu représente 50% de la note finale, associé à deux examens finaux représentant chacun 25%. Les cours débutent d’octobre à mai, avec les examens en janvier et mai. Les candidats sont admis après un test de niveau en anglais (niveau requis B1 minimum). Cette formation est également disponible à Toulouse, Dijon et Limoges.
De son côté, le DU d’anglais médical de Paris Diderot est ouvert aux docteurs en médecine, aux internes, ainsi qu'aux personnels de santé ou chercheurs ayant des besoins de communication en anglais. L’admission se fait sur un test de niveau en anglais (en ligne et gratuit, niveau B1 minimum) + dossier e-candidat. Les cours sont dispensés sur le site du CHU Xavier Bichat pour une durée de 100 h/an, d'octobre à juin le lundi après-midi. Les modalités d’évaluation sont un contrôle continu représentant 50% de la note finale et un examen de fin d’études à 50%.
Enfin, si vous manquez de temps pour une formation, sachez que des applications offrent dorénavant la possibilité de se former à l’anglais médical. C’est notamment le cas de Mosalingua, application disponible sur mobile et tablette, pour tous les acteurs de la santé. Le but est de vous faire mémoriser rapidement le vocabulaire ainsi que les phrases les plus utilisées dans ce secteur. Dix minutes par jour de travail sont recommandées. L’application est possible pour tout niveau, vous disposez d’un essai gratuit, avant abonnement payant de 7,99€/mois.