La cocaïne est de plus en plus accessible en France, selon les dernières observations de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) publiées jeudi. Les saisies en 2017 ont atteint « un niveau inégalé » avec 17,5 tonnes, selon les chiffres officiels. Cette « accessibilité exceptionnelle » est associée à un taux de pureté très élevé : 59 % en moyenne dans les saisies de moins de 10 grammes, soit plus du double de celle de 2011. La hausse des produits en circulation ne s'est toutefois pas traduite par une hausse de l'usage : seul 1,6 % des 18-64 ans sont usagers en 2017 contre 1,1 % en 2014, rappelle toutefois l'OFDT.
L'Observatoire constate également l’élargissement de la pratique du basage de la cocaïne, c'est-à-dire du fait d'ajouter un composé alcalin à la poudre, permettant d'obtenir une forme du produit fumable qui entraîne des effets plus brefs, mais surtout plus intenses. « Jusqu’à ces dernières années, le marché du crack, où la cocaïne est vendue déjà basée, est resté concentré dans le nord-est parisien et sa proche banlieue en Seine-Saint-Denis. Parallèlement, depuis le milieu des années 2000, on observe dans l’ensemble de l'Hexagone une progression régulière de la consommation de cocaïne par voie fumée, sous forme basée, parmi les usagers de cocaïne socialement mieux insérés », est-il indiqué.
Le retour du gaz hilarant
Par ailleurs, l'OFDT relève la « popularité renouvelée » du protoxyde d’azote ou gaz hilarant : extrait de bonbonnes industrielles, il est conditionné dans des ballons vendus 1 à 2 euros l’unité, souvent utilisé comme gaz de pressurisation d’aérosol, en particulier alimentaire, par exemple pour la chantilly.
Ces observations, principalement qualitatives, proviennent du dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND) de l'OFDT. Son rôle est d'assurer une veille sur les tendances et les phénomènes émergents dans le champ des drogues. Cette veille se focalise sur des populations particulièrement consommatrices de produits psychoactifs dans huit villes de France métropolitaines et s'appuie sur des enquêtes menées dans des CAARUD, sur une veille dans les espaces virtuels de discussions entre usagers et sur la remontée des informations fournies par la police judiciaire.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024