Alors que se tient ce lundi 17 octobre la journée mondiale contre la douleur, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) formule des propositions pour améliorer le regard des professionnels sur la douleur chronique, et surtout sur ceux et celles qui s'en plaignent.
On estime que 37 % des femmes souffrent de douleurs chroniques, contre seulement 28 % pour les hommes. De telles douleurs, peuvent entraîner des troubles anxieux ou dépressifs. Pour les jeunes généralistes, les problèmes de prise en charge de la douleur commencent dès son évaluation, sujette à de nombreux biais. « Il n’est pas rare d’avoir une minimisation par les patient-es ou soignant-es. Pour certain-es patient-es, un biais raciste que constitue le "syndrome méditerranéen" selon lequel les patient-es provenant du bassin méditerranéen auraient tendance à en rajouter », expliquent-ils.
De plus « les possibilités thérapeutiques médicamenteuses sont limitées pour une antalgie efficace, rappellent-ils. D’autres thérapeutiques non médicamenteuses peuvent être limitées à la prescription par les centres d’évaluation et traitement de la douleur », ces centres étant par ailleurs qualifiés de « trop rares ».
Aborder la douleur chronique dans les études de médecine
Le SNJMG préconise d'insister sur la thématique de la douleur chronique dans les études de médecine, afin notamment de sensibiliser les futurs soignants sur les fausses idées reçues, de les inciter à mieux écouter les patients et ne pas suspecter d'emblée ces derniers d'exagérer ou de simuler leurs douleurs. Ces a priori semblent par ailleurs plus souvent se porter sur les femmes. La formation des soignants devrait, selon les auteurs, intégrer les thérapeutiques médicamenteuses et non médicamenteuses, mais également sur les ressources disponibles et les moyens de les mettre en œuvre.
Les jeunes généralistes recommandent aussi d'augmenter les projets et les budgets de recherche dans le domaine de la douleur, la création de postes de médecins, de psychiatres et de psychologues spécialisés dans la douleur, ainsi que dans la création de nouveaux centres anti-douleur. Il faut « lutter contre l'idée que ces centres ne sont "pas rentables" et sensibiliser les soignant-es, administratif-ves et gouvernants à l'aspect primordial de la prise en charge de la douleur », martèlent-ils.
Enfin, ils proposent de créer des urgences douleurs sur le modèle de celles existant pour les céphalées et de limiter les obstacles à l'obtention des antalgiques notamment de palier II et III, via une meilleure formation des pharmacien-nes, et via l'allongement des ordonnances pour les patient-es avec un traitement au long cours. Ils appellent également à ce que la prescription de thérapie antalgique non médicamenteuse soit élargie et non réservée aux seuls médecins de la douleur.
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