« L’INCa EST vraiment un institut magnifique, animé par des hommes et des femmes très impliqués dans leur mission. Pour chacun d’entre eux, les patients sont au centre de leur action quotidienne. Un des atouts majeurs de l’INCa est aussi de miser sur la pluridisciplinarité, la transversalité et la réactivité. Dans un domaine comme le cancer, c’est vraiment une approche qui fait la différence ». Le Pr Agnès Buzyn ne cache pas sa joie et sa fierté après l’annonce officielle de sa nomination à la présidence de l’Institut National du Cancer (INCa). Une nomination qui marque la volonté de la tutelle d’assurer une certaine stabilité à la tête de cet organisme qui, au fil des ans, s’est imposé comme une institution sanitaire de premier plan. En effet, Agnès Buzyn connaît particulièrement la « maison ». Membre du conseil d’administration de l’INCa depuis 2009, en tant que personnalité qualifiée, elle avait été élue à la vice-présidence enoctobre 2010.
Aujourd’hui, elle prend la succession du Pr Dominique Maraninchi (président de l’INCa depuis septembre 2006 et nommé à la direction générale de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé [AFSSAPS] enfévrier 2011).
« Je compte m’inscrire dans la continuité de l’équipe précédente, unanimement saluée pour son action et sa rigueur », indique le Pr Buzyn.
Dans le monde de l’hématologie, le Pr Buzyn est une figure reconnue. Responsable depuis 1992 de l’unité de soins intensifs et de greffe de moelle de l’hôpital Necker-Enfants malades, elle est aussi membre de l’équipe Inserm U970 au centre de recherche de l’hôpital européen Georges-Pompidou, université Paris V (immunothérapie et traitement antiangiogénique en cancérologie). Aujourd’hui, la nouvelle « patronne » de l’INCa est bien consciente qu’elle va devoir abandonner toutes ses activités d’enseignement et de recherche clinique. Mais, si son nouvel emploi du temps lui en laisse la possibilité, elle compte bien garder sa demi-journée de consultation à l’hôpital Necker. « C’est un choix personnel, explique-t-elle. C’est une activité qui me permet de continuer à avoir un pied sur le terrain et à ne pas être déconnectée de la réalité de ce que vivent les patients et les professionnels de santé ».
Des chantiers prioritaires.
À la tête de l’INCa, un de ses chantiers prioritaires sera celui de l’égalité de la qualité des soins sur l’ensemble du territoire. « C’est un dossier qui me tient particulièrement à cœur. Il est essentiel que tous les patients, quel que soit l’endroit où ils sont soignés, aient la certitude qu’ils bénéficient du meilleur traitement possible dans le cadre d’une prise en charge globale. Cela passe bien sûr, par le dispositif des autorisations des établissements à pratiquer la cancérologie qui se mettent en œuvre en juin 2011. Mais le rôle de l’INCa sera aussi de mener une concertation globale avec tous les professionnels de santé impliqués dans la prise en charge du cancer sur l’harmonisation de leurs pratiques », explique le Pr Buzyn.
La nouvelle présidente compte aussi s’impliquer dans le soutien à la recherche fondamentale et clinique. « La France occupe, dans ce domaine, une place de premier plan. Et l’INCa continuera de se mobiliser pour permettre aux patients d’avoir accès le plus rapidement possible aux avancées de cette recherche fondamentale et clinique. L’accès aux molécules innovantes reste une priorité majeure pour nous. Un pas important a été fait avec la labellisation des centres d’essais cliniques de phase précoce qui permettent l’accès à ces molécules innovantes sur tout le territoire et la signature d un accord avec le NCI pour avoir accès aux molécules les plus innovantes. Et je compte bien poursuivre et renforcer encore la politique qui a ainsi été engagée », indique le Pr Buzyn.
Cette dernière sait aussi que l’INCa a aujourd’hui une responsabilité importante dans le discours public sur la maladie à travers ses campagnes à destination du grand public. « Dans nos messages, il est vraiment essentiel de mettre l’accent sur l’importance de la prévention et du dépistage. Aujourd’hui, on parle beaucoup de l’innovation thérapeutique, à juste titre. Mais n’oublions pas que le meilleur traitement de beaucoup de cancers, c’est encore la prévention », explique le Pr Buzyn, en faisant part de sa volonté de garder un discours offensif sur le tabac. Enfin dans la droite ligne de la dernière campagne de l’INCa, le Pr Buzyn compte poursuivre le travail de fond engagé depuis des années pour faire changer l’image sociale du cancer en France. « L’INCa doit être un catalyseur d’énergie dans ce domaine. En effet, aujourd’hui, la recherche avance, les taux de survie dépassent les 80 % pour certains cancers et notre société doit en tenir compte dans le regard qu’elle porte sur cette maladie. Car tout le monde a droit à une vie professionnelle et sociale la plus normale possible, pendant et après la maladie ».
D’après un entretien avec le Pr Agnès Buzyn, présidente de l’INCa.
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