« L’association d’un anti-PD1 avec un anti-CTLA4, bien qu’elle ait montré des résultats remarquables en situation d’échec des traitements par chimiothérapies et thérapie ciblée (4), est remboursée dans presque tous les pays d’Europe sauf en France, dénonce le Pr Thierry André (Paris). En conséquence, les patients français ne peuvent pas en bénéficier, même si des données indiquent qu’elle est plus efficace que la monothérapie, notamment pour les patients ayant déjà reçu de la chimiothérapie. C’est problématique ! »
Par ailleurs, actuellement, l’immunothérapie par anti-PD1, faute d’étude randomisée pour des cancers autres que le cancer colorectal et de l’endomètre n’est pas remboursé en France, bien que son efficacité semble plus ou moins similaire quelle que soit la localisation primitive. Par exemple, le pembrolizumab possède une AMM européenne depuis 2022 en cas d’échec des traitements standards, pour le traitement des tumeurs avancées MSI ou déficience en réparation des mésappariements (dMMR), dans des localisations telles que l’estomac, l’intestin grêle et les voies biliaires (en échec de chimiothérapie). Cependant, en France, il n’est pas remboursé dans cette indication, malgré l’efficacité observée dans les études de phase 2.
Afin de s’appuyer sur davantage de données en vue d’acter une prise en charge, l’Institut national du cancer (Inca) va prochainement piloter une étude visant à évaluer l’immunothérapie par dostarlimab pour les tumeurs MSI localement avancées ou métastatiques hors colorectal et endomètre. Elle comprendra une randomisation par rapport au traitement standard, avec possibilité de crossover en cas de progression de la maladie. Cette initiative permettra de donner aux patients français un accès à ce type d’immunothérapie dans le cadre d’un essai thérapeutique.
« À l’hôpital Saint-Antoine, nous avons également initié une étude pour les patients avec adénocarcinome de l’estomac ou de la jonction œsogastrique MSI avec un anti-PD1 (dostarlimab), annonce le Pr André. Dans une étude parue l’an passé évaluant le nivolumab et l’ipilimumab en situation néoadjuvante, nous avons constaté sur la pièce opératoire qu’environ 60 % des patients étaient en réponse complète, avec près de 70 % en réponse histologique majeure (7). C’est pourquoi nous débuterons cette étude dès décembre 2023, avec l’objectif d’essayer de guérir ces patients sans avoir recours à la chirurgie, en mettant en place une stratégie de watch and wait. Nous réaliserons des endoscopies pour évaluer la régression de la tumeur et, si c’est effectivement le cas, aucune chirurgie ne sera pratiquée. »
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?