François Hollande lançait le 4 février 2014 le 3e plan cancer, 185 mesures financées à hauteur d’1,45 milliard d’euros pour lutter contre les inégalités de santé, grâce à 4 axes : guérir plus de malades, soutenir la recherche et la prévention et renforcer l’accompagnement pendant et après la maladie.
Un an après, « l’Inca qui est responsable du pilotage du Plan a mis en place avec ses partenaires l’organisation à même de mettre en œuvre ses 185 actions », résume l’introduction du 1er bilan. Si près d’une quarantaine a pris un léger retard, la cancéro-pédiatrie, le dépistage ou la prévention, sont érigées en mesures phares.
Le Pr Buzyn a promu la mise en place d’un groupe dédié à la recherche clinique pour les enfants, la labellisation de 6 centres d’essais cliniques de phase précoce (CLIP), et le financement d’un programme de séquençage du génome pour les enfants dont la tumeur échappe aux traitements. Par ailleurs, les équipes françaises sont engagées dans l’International cancer génome consortium (ICGC) pour travailler sur le séquençage de 3 tumeurs pédiatriques. « Nous mettons en 2015 l’accent sur la lutte contre les cancers pédiatriques. La France est leader dans cette recherche » a insisté Marisol Touraine.
« Nous souhaitons que les sciences humaines et sociales y soient associées pour protéger les données (séquençage du génome, familles) » a fait savoir Catherine Vergely, présidente de l’Union nationale des associations de parents d’enfants atteints de cancer ou de leucémie (Unapecle), qui siège au comité de suivi du plan.
Améliorer l’accès au dépistage
Plusieurs études ou expérimentations ont été lancées en terme de dépistage, en particulier sur le cancer de l’utérus (une étude médicoéconomique sur les stratégies d’invitation au dépistage devrait être publiée à la fin du 1er semestre 2015), les cancers bronchopulmonaires (expérimentation du dépistage par scanner thoracique non injecté faiblement dosé), ou les cancers du poumon. Un nouveau test immunologique du dépistage du cancer colorectal devrait être déployé au cours du premier trimestre 2015.
La chimiothérapie orale est encouragée et un deuxième essai clinique a été lancé dans le cadre du programme AcSé pour des patients en échec thérapeutique, qui peuvent accéder ainsi à des médicaments innovants.
Au chapitre de l’accompagnement du malade, les conditions d’ouverture des droits aux indemnités journalières ont été assouplies. Six actes de reconstruction mammaire sont revalorisés, et deux nouvelles techniques de symétrisation mammaire et de reconstruction du sein par lambeau sont prises en charge par l’assurance-maladie pour les femmes ayant subi une chirurgie réparatrice.
Des blocages sur le droit à l’oubli
En revanche, les discussions patinent en matière de droit à l’oubli. « Quand les médecins vous considèrent comme guéri, vous devez l’être aussi pour les banques et les assureurs », a indiqué Marisol Touraine. Et d’alerter sur la situation des enfants, pour lesquels elle n’exclut pas les mesures législatives. L’identification des cancers d’origine professionnelle en vue de leur reconnaissance comme maladie professionnelle obtient aussi un carton rouge, signe d’un retard majeur.
Enfin, le programme national de réduction du tabagisme (PNRT) est mis en avant comme l’archétype de la prévention des cancers évitables. « Ce PNRT est enfin intégré dans le plan cancer, ce qui va permettre de mener des actions d’éducation à la santé », s’est félicitée Jacqueline Godet, présidente de la Ligue contre le cancer. « Le cancer du poumon a dépassé le cancer du sein comme première cause de mortalité chez la femme », a rappelé le Pr Buzyn.
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