LES OPTIONS thérapeutiques pour les patients atteints d’un cancer avancé de la prostate avec métastases osseuses étaient très limitées, voire inexistantes, jusqu’à maintenant. Les résultats de la première étude internationale de phase III ALSYMPCA (ALpharadin in SYMptomatic Prostate Cancer), randomisée en double aveugle, menée chez 922 patients atteints d’un cancer de la prostate résistants au traitement hormonal et porteurs de métastases osseuses, suscitent de grands espoirs.
L’étude, présentée par Chris Parker (Royal Marsden Hospital, Londres) a été prématurément interrompue, après une analyse intermédiaire en juin 2011, quand il est apparu que les patients recevant un traitement standard avec le radium-233 chloride conjugué vivaient plus longtemps que ceux recevaient le même traitement strandard plus le placebo. Le groupe sous radium-233 chloride avait un taux de décès de 30 % inférieur au groupe placebo. La médiane de survie générale pour les patients recevant l’Alpharadin était de 14 mois contre 11,2 mois.
Cancer avancé de la prostate.
Alpharadin (radium-233 chloride) est un médicament émettant des particules alpha, des radiations à longueur d’ondes très courtes, délivrant des radiations très ciblées, en l’occurrence vers les cellules tumorales adjacentes à l’os : le radium possédant une activité similaire au calcium au niveau de l’os en formation et autour des métastases osseuses, tend à le remplacer au niveau de la matrice d’hydroxyapatite de l’os proche des cellules tumorales. Alpharadin agit en « cassant » la double hélice d’ADN des cellules tumorales au niveau des métastases osseuses, interrompant ainsi la progression tumorale et donc la destruction osseuse. Par conséquent, le produit freine la stimulation excessive des ostéoclastes par les médiateurs des cellules cancéreuses, autorise un turn over osseux proche de la normale autour et dans les métastases osseuses. L’augmentation de la survie des patients est sans doute liée à la réduction du volume tumoral.
Lors de cette étude, il ressort que le produit est mieux toléré que la chimiothérapie et que les effets secondaires sont mineurs. Des nausées et des diarrhées occasionnelles ont été observées et Alpharadin a un effet minime sur la moelle osseuse.
Alpharadin est administré par voie intraveineuse et étant donné les faibles longueurs d’ondes des particules alpha, aucune précaution particulière n’est à prendre pour conserver le produit ou l’administrer.
D’autres essais sont envisagés, notamment à un stade plus précoce de la maladie. De plus, ce médicament pourrait très certainement être utilisé dans d’autres types de cancers où la présence de métastases osseuses est courante.
Stockholm (Suède). Point presse organisé par les laboratoires BAYER dans le cadre de l’European multidisciplanary Cancer Congress (ECCO-ESMO) septembre 2011.
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