L’adhésion des médecins au dépistage organisé n’est pas totale

POUR ÉVALUER les connaissances, les perceptions, les attitudes et comportements vis-à-vis du dépistage les auteurs ont réalisé une enquête par questionnaire auprès de plus de 3 000 femmes ayant réalisé une mammographie (1 861 dans le cadre du dépistage organisé ; 895 dans le cadre du dépistage individuel ; 484 pour lequel le dispositif n’est pas précisé). Une enquête qualitative a été menée en parallèle auprès de 34 médecins généralistes, 30 gynécologues et 32 radiologues.

Les auteurs Florian Lançon et col., notent que « près de 55 % des femmes venues pour effectuer un dépistage individuel (DI) pensent se situer à tort, dans le dispositif du dépistage organisé (DO) ».

Double lecture.

Parmi les facteurs favorisant le dépistage, le conseil du médecin est le plus cité (67 % des femmes ; 77 % pour celles en DI, 63 % pour celles en DO). Pour ces dernières, la seconde lecture semble déterminante dans l’adhésion au dépistage alors que les femmes en DI perçoivent comme essentiel le fait de disposer des clichés immédiatement.

L’étude confirme la confiance que les femmes accordent aux praticiens mais soulignent les auteurs l’« adhésion non optimale » de ces professionnels ne leur permet pas « d’endosser complètement leur rôle et d’exercer pleinement leur influence dans la décision des femmes à réaliser leur mammographie dans le cadre du dépistage organisé ». La valeur accordée à la seconde lecture reste insuffisante. Les généralistes lui accordent peu de crédit supplémentaire (ils pensent que le principal est que les femmes soient dépistées) ; la moitié des gynécologues interrogés ne la perçoit pas comme une réelle plus-value ; quant aux radiologues, l’existence de cette deuxième lecture semble difficile à accepter par certains qui craignent d’être discrédités et remis en question dans leurs compétences.