Recommandations de la Haute autorité de santé

Le dépistage du cancer du sein doit être adapté aux facteurs de risque

Publié le 22/05/2014
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

En France, le dépistage organisé du cancer du sein (mammographie tous les 2 ans) concerne l’ensemble des femmes de 50 à 74 ans. De même, celles porteuses d’une mutation génétique (BRCA1 et 2) bénéficient d’un suivi spécifique défini par l’Institut National du Cancer (INCa). Se pose alors la question du dépistage des femmes présentant un autre facteur de risque.

Pour y répondre, la HAS a analysé 69 facteurs potentiellement associés au cancer du sein recensés dans la littérature scientifique et défini les modalités de dépistage pour chaque situation, à la demande de l’INCa et dans le cadre du Plan cancer.

Résultat : la plupart des facteurs de risque étudiés ne nécessitent pas de dépistage autre que celui proposé à toutes les femmes de 50 à 74 ans. En revanche, la HAS a retenu 4 catégories de facteurs de risque pour lesquels un dépistage spécifique est recommandé.

Antécédents familiaux

Premier grand groupe : les antécédents familiaux. « Il faut identifier les femmes à haut risque de cancer du sein familial pour les suivre différemment. Le généticien* étant le spécialiste habilité à évaluer les niveaux de risque familial et à donner le feu vert pour les examens radiologiques nécessaires », souligne le Dr Catherine Colin, radiologue, CH Lyon Sud, membre du groupe de travail HAS.

Lorsque le généticien considère que le risque familial est très élevé, la HAS recommande le même dépistage que celui des femmes porteuses des mutations BRCA1 et 2 : examen clinique tous les 6 mois dès l’âge de 20 ans et dépistage radiologique annuel (IRM et mammographie) dès 30 ans, avec une échographie si le radiologue la juge nécessaire.

Si le risque familial est considéré comme élevé (et non très élevé), la HAS recommande un examen clinique tous les ans et une mammographie annuelle démarrant 5 ans avant l’âge du premier cancer dans la famille. Et ceci pas avant l’âge de 40 ans. « Tout dépistage avant 40 ans doit faire l’objet d’une discussion en réunion de concertation pluridisciplinaire », note le Dr Colin.

Radiothérapie, risque histologique et cancer du sein

Deuxième catégorie de femmes devant bénéficier d’un dépistage spécifique : celles ayant subi des radiothérapies à haute dose durant l’enfance, l’adolescence et/ou les premières années de la vie adulte. « Le dépistage doit débuter 8 ans après la fin des traitements, mais pas avant 20 ans pour la clinique et pas avant 30 ans pour les examens radiologiques (IRM et mammographie annuels) », affirme le Dr Colin. Troisième groupe, les femmes ayant un risque histologique (démontré lors d’une biopsie ou d’une chirurgie) doivent bénéficier d’une mammographie annuelle pendant 10 ans, puis, tous les 2 ans. « Dès 50 ans, elles entrent dans le dépistage organisé du cancer du sein », ajoute le Dr Colin.

Antécédent personnel

Enfin, dernière catégorie, les femmes ayant un antécédent personnel de cancer du sein bénéficient d’un examen clinique tous les 6 mois pendant 2 ans (puis tous les ans) et d’une mammographie annuelle, avec une échographie, sans limite dans le temps.

Hélia Hakimi-Prévot
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9329