L’association « Sourire à la Vie », à Marseille, qui accompagne des enfants atteints de cancer, ouvre son propre département recherche. Ce premier projet nommé « RSourire » , avec le service de pédiatrie-oncologique de la Timone, permettra de mesurer les effets des programmes d’activité physique sur les enfants. Une première en France.
Des études récentes chez l’adulte atteint de cancer ont montré que l’activité physique permet de mieux supporter le traitement, améliore la qualité de vie de ces moments douloureux et aide à la guérison. C’est aussi ce que constatent chaque jour les responsables de l’association « Sourire à la Vie » basée à Marseille, qui accompagne de façon globale les enfants cancéreux, en étroite collaboration avec le service de pédiatrie oncologique de l’Hôpital de la Timone.
Cela fait presque 10 ans maintenant que l’association dirigée par Frédéric Sotteau propose diverses actions conduites à l’hôpital ou à l’extérieur, des voyages et des programmes sportifs pour les aider à affronter leurs traitements lourds. Dans ce cadre, les outils du sport de haut niveau servent à préparer les enfants aux difficultés qui les attendent.
Jean-Claude Gentet, pédiatre oncologue du service de la Timone, à Marseille, a très vite été séduit. Il est aujourd’hui, président de l’association. « Tous ces projets ont nécessité une vraie préparation physique et mentale. Nous avons vite constaté que ces enfants allaient mieux que les autres. Chaque jour, nous pouvons voir comment ces activités physiques permettent de réduire les journées d’hospitalisation et comment on redonne le sourire et l’envie à des enfants qui souffrent. Il faut maintenant le quantifier pour poursuivre. »
Grand Corps Malade, qui parraine l’association, raconte lui aussi « comment des enfants qui s’épuisaient très rapidement, ont pu finalement enchaîner des journées de répétition de 6 h, ajoute-t-il de sa belle voix grave. On peut parler de l’adrénaline que procure le sport de haut niveau, de ces émotions qui font que ces enfants, à ce moment-là, n’ont plus de cancer sur scène mais dansent jusqu’au bout du spectacle. Tout cela booste leurs capacités physiques. »
Une recherche RSourire pour aller plus loin
Cette recherche qui commence avec Clothilde Vallet, doctorante en sciences du sport et de la santé, doit permettre de confirmer toutes ces expériences empiriques par de l’objectivation scientifique. Elle se rend déjà au chevet des malades, pour proposer un réel programme sportif adapté aux pathologies et au milieu protégé parfois. Mais ce projet va plus loin, avec le concours de l’ARS PACA et du service de pédiatrie cancérologique de la Timone, dirigé par le Pr Gérard Michel, directeur de RSourire. Ce programme de recherche se propose de mesurer les bénéfices d’un programme d’activités physiques de 18 mois sur 90 enfants de 5 à 19 ans, atteints de pathologies cancéreuses. « On comprend la maladie et comment la chimio modifie leur état physique. Mais il est essentiel de voir comment un programme éducatif et adapté les aide à se reconstruire. » C’est une première en France.
« Cela fait partie pour moi de stratégies innovantes pour avancer, souligne le Dr Nicolas André, lui aussi très impliqué dans cette démarche. Avant l’association, je ne savais même pas que nos patients pouvaient faire du sport. Nous avons noté une amélioration de leur état physique mais en le faisant rentrer dans des protocoles de recherche, on peut aussi l’étendre à d’autres villes. C’est un joli challenge. »
Cette recherche soutenue très largement par la fondation ARC l’est aussi par l’ARS, qui apprécie la prise en charge globale des enfants et de manière durable par l’association.
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