CES TECHNOLOGIES ont été initialement conçues en collaboration avec l’université de Buffalo (New York), par Laurent Levy qui a cofondé en 2003 la société Nanobiotix. Après injection dans la tumeur, elles peuvent être activées à distance afin de détruire les cellules cibles. « La nanotechnologie NanoXray permet une destruction précise des cellules cancéreuses, par le biais d’une application contrôlée d’une source d’énergie (rayons X) à l’extérieur du corps. L’utilisation de NanoXray est destinée à résoudre le principal inconvénient de la radiothérapie, à savoir la limitation de la dose applicable à la tumeur du fait de la génération d’effets secondaires dans les tissus sains », explique Laurent Levy (président du directoire de Nanobiotix). Les nanoparticules sont des particules inorganiques cristallines de 30 à 70 nm de diamètre : le noyau est constitué d’un composé sensible au champ énergétique, tandis que le manteau est fait de molécules inertes, ce qui limite les interactions avec le milieu biologique. « Elles agissent par une réaction physique sur les cellules ciblées. Leur mécanisme d’action est indépendant de mécanismes biologiques et physiopathologiques. L’effet est local : on évite ainsi une partie potentielle d’effets secondaires classiques que l’on peut voir dans l’utilisation de molécules thérapeutiques », souligne Laurent Levy.
Un besoin médical important.
Ces nanoparticules, comme toujours lors de nouvelles découvertes, suscitent diverses interrogations : techniques (devenir des nanoparticules une fois relarguées par les cellules cibles lysées…), éthiques, réglementaires…. Pour Laurent Levy « il faut arrêter le fantasme du " Nanorobot "…on n’en est pas là. Aujourd’hui, nous essayons d’apporter grâce à ces technologies, des solutions à un problème concret qui est d’essayer d’améliorer la santé du patient et de répondre à un besoin médical en oncologie. Une vraie question, peut-être la plus importante, à mon sens, est liée au système de santé. L’innovation a un prix et la vraie question est : "Est-ce que notre système de santé en France ou en Europe est prêt à absorber le coût de ces nouvelles thérapies ?" ». L’AFSSAPS a publié en septembre 2008 des recommandations pour une approche réglementaire de l’évaluation de la sécurité non clinique des médicaments sous forme nanoparticulaire. « En dehors des recommandations particulières des Agences réglementaires, les stratégies conventionnelles ou adaptées de l’évaluation de la toxicité sont celles que l’on applique… au final le rapport bénéfice/risque du produit prime… », déclare Laurent Lévy. « Ces nanotechnologies ont déjà donné naissance à des produits qui sont sur le marché (Endorem, Abraxane, SirSphere…) et de nombreux autres en sont à un stade de développement avancé. » Deux grands domaines d’application sont identifiés : particules « moles » pour la délivrance de médicaments (DDS) et les nanoparticules inorganiques cristallines comme agents thérapeutiques ou diagnostic à part entière (comme nanoXray).
› CHRISTINE FALLET
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