LE RISQUE à long terme des lésions malignes de l’ovaire - cancer de l’ovaire et tumeurs ovariennes limites - est doublé chez les femmes qui ont eu une stimulation ovarienne pour FIV. Le chiffre est donné par comparaison avec un groupe de femmes présentant les mêmes troubles de la fertilité, mais n’ayant pas été traitées par stimulation ovarienne. Pour F. E. van Leeuwen et coll., des études sur de plus grandes cohortes sont nécessaires pour confirmer ces résultats et pour examiner les effets des stimulations ovariennes en fonction des caractéristiques des protocoles employés.
C’est d’ailleurs la première étude ayant inclus un tel groupe, composés de femmes hypofertiles n’ayant pas eu de FIV, notent les auteurs. « Ce qui est particulièrement important, car les femmes traitées par FIV ne sont pas identiques à la population générale. En effet, les difficultés de conception et le fait de ne jamais avoir eu de grossesse peuvent être des facteurs d’un risque accru de développer des tumeurs malignes de l’ovaire. »
Une cohorte historique aux Pays-Bas.
Van Leeuwen et coll. ont travaillé sur une cohorte historique aux Pays-Bas, celle de l’étude OMEGA qui est une étude d’observation à l’échelle de la nation menée pour examiner les effets de la stimulation ovarienne pour hypofertilité dans 12 centres de traitement. Les femmes qui n’ont pas été enceintes après un an minimum de relations sexuelles fréquentes et non protégées sont considérées comme hypofertiles. La cohorte se compose de 19 146 femmes hypofertiles qui ont reçu entre 1983 et 1996 au minimum un cycle de stimulation ovarienne pour réaliser une FIV, et du groupe de comparaison de 6 006 femmes. L’incidence des lésions ovariennes malignes dans les groupes a été obtenue en 2007 par croisement avec des registres. Une comparaison a aussi été faite avec la population générale.
Chez les 25 152 femmes hypofertiles incluses dans l’analyse, 77 ont présenté une tumeur ovarienne maligne. Parmi les 61 femmes du groupe FIV qui ont eu une tumeur maligne de l’ovaire, 31 avaient une tumeur limite et 30 un cancer invasif. « Cette proportion de tumeurs limites est inhabituellement élevée », notent les auteurs.
Les tumeurs limites sont des tumeurs avec un potentiel de malignité bas, ce qui signifie qu’elles ne sont pas fatales, mais une chirurgie extensive doit être pratiquée occasionnant une morbidité substantielle.
Après le suivi moyen de 14,7 ans, le risque de tumeurs ovariennes limites est augmenté dans le groupe FIV comparativement à la population générale (ratio standardisé d’incidence, ou SIR de 1,76). Pour le cancer de l’ovaire, le SIR s’est accru à mesure que le suivi se prolonge après la première FIV ; le SIR était de 3,54 après 15 ans comparativement à la population générale.
Les risques à long terme des tumeurs ovariennes limites ainsi que de toutes les lésions malignes ovariennes combinées dans le groupe FIV sont significativement augmentés comparativement au groupe hypofertile non traité par FIV : risques relatif sont respectivement de 4,23 et 2,14, après des ajustements pour l’âge, la parité et les causes d’hypofertilité. Alors que le risque de cancer ovarien invasif est légèrement augmenté dans le groupe FIV, cela n’est pas significatif.
Enfin, les chercheurs s’attendaient à ce que le risque de tumeurs malignes augmente avec le nombre des cycles de stimulation, mais cela n’a pas été observé.
Human Reproduction, en ligne le 26 octobre 2011, doi : 10.1093/humrep/der322
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