DANS LE CANCER de l’ovaire, quelle est la valeur du dépistage soit par un dosage du CA125 avec, secondairement, une échographie transvaginale, soit par la seule échographie transvaginale ? « The Lancet Oncology » publie les résultats d’une étude britannique de grande envergure à laquelle ont participé plus de 200 000 femmes de 50 à 74 ans.
On connaît la gravité du cancer de l’ovaire : habituellement le diagnostic est porté à un stade III ou IV, dans lesquels la survie à cinq ans est respectivement de 27 et 16 %.
Depuis vingt ans, on a développé des stratégies de détection précoce à l’aide du dosage du CA 125 et de l’échographie. Des résultats préliminaires ont suggéré que l’association CA 125-échographie (dépistage multimodal) peut procurer un gain de survie : la médiane de survie est accrue chez les femmes qui ont eu un diagnostic dans le cadre d’un dépistage par rapport aux femmes contrôles (72,9 mois versus 41,2). Des améliorations ont été effectuées dans les outils du dépistage avec notamment l’apparition de l’échographie transvaginale, l’amélioration de l’interprétation de cet examen et le développement d’algorithmes d’interprétation du CA 125.
C’est dans ce contexte qu’a été mis en place l’essai multicentrique UKCTOCS (United Kingdom Collaborative Trial of Ovarian Cancer Screening) destiné à apporter des réponses définitives concernant l’effet du dépistage sur la mortalité ainsi que sur d’autres paramètres : coût, acceptation, morbidité physique et psychique…
CA 125 avec échographie transvaginale.
Entre 2001 et 2005, ont été incluses 202 638 femmes de 50 à 74 ans, réparties en trois groupes : groupe contrôle (n=101 359) ; groupe dit multimodal (M) de dépistage annuel par en deuxième intention (n=50 078) ; groupe dit échographie (E) par réalisation annuelle d’une échographie transvaginale (n=48 230). En cas d’anomalie, les tests étaient répétés.
Les résultats sont les suivants :
- 4 355 (8,7 %) des femmes du groupe M et 5 779 (12,0 %) du groupe E ont nécessité une répétition des tests ;
- 0,3 % des femmes du groupe M et 3,9 % du groupe E ont nécessité une évaluation clinique ;
- 97 (0,2 %) femmes du groupe M et 845 (1,8%) du groupe E ont été opérées. On a découvert 42 (groupe M) et 45 (groupe E) tumeurs ovariennes et cancers tubaires, incluant 28 tumeurs limites ; 28 (16 M et 12 E) des 58 cancers invasifs étaient de stade I/II, sans différence de distribution entre les deux groupes ;
- dans l’année qui a suivi le dépistage, 13 (5 M et 8 E) ont développé un cancer ovarien primitif ;
- la sensibilité, la spécificité et la valeur prédictive positive pour tous les cancers ovariens primitifs et tubaires ont été de 89,4, 99,8 et 43,3 % dans le groupe M, de 84,9, 98,2 et 5,3 % dans le groupe E ;
- pour les cancers épithéliaux primitifs invasifs ovariens et tubaires, ces trois valeurs étaient de 89,5, 99,8 et 35,1 % dans le groupe M et de 75,0, 98,2 et 2,8 % dans le groupe E.
The Lancet Oncology, 11 mars 2009, en ligne.
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