LA NOUVELLE INDICATION de Crestor se fonde sur l’analyse post-hoc des résultats de l’étude JUPITER qui a porté sur 17 802 patients dont le taux de LDL-Cholesterol était inférieur à 130 mg/dl mais qui présentaient un taux élevé de créactive protéiné ( ≥ 2 mg/l). Cet essai, prévu pour durer cinq ans, a été arrêté à deux ans, tant la supériorité de la rosuvastatine (20 mg/j) sur le placebo était significative, ce qui signifiait une perte de chance pour les sujets du groupe placebo.
En effet, 9 % de ces patients (âgés de plus de 50 ans pour les hommes et de plus de 60 ans pour les femmes) étaient à haut risque d’événement cardiovasculaire, avec un score de Framingham ( à dix ans) › 20 %, un pourcentage qui atteint 52 % (9 302 patients) pour un risque de mortalité cardiovasculaire à 10 ans supérieur à 5 %, en utilisant le questionnaire européen SCORE ( avec modèle d’extrapolation des risques à un âge ≥ 65 ans). Par rapport à l’ensemble de la cohorte Jupiter, ces patients étaient plus souvent des hommes plus âgés, fumeurs, hypertendus et ayant un taux de abaissé de HDL-C.
Dans cette population, Crestor réduit significativement le risque d’événement cardiovasculaire majeur, par rapport au placebo : - 50 % ( IC 95 % 0,27-0,93, p = 0,028) chez les patients dont le score de Framingham est › 20 % et - 43 % (IC 95 % 0,43 – 0,78, p = 0,0003) quand SCORE est égal ou supérieur à 5 %.
Mieux identifier les patients à haut risque vasculaire.
Il reste à identifier et à mieux prendre en charge les dyslipidémiques à haut risque, plusieurs études (CEPHEUS, DYSIS…) montrant que la majorité de ces patients, même quand ils sont traités par statines, n’atteignent pas l’objectif thérapeutique (1 g/l pour le LDL-cholestérol).
Plus encore, beaucoup de patients ne sont pas dépistés, en particulier les hommes de plus de 50 ans et les femmes de plus de 60 ans qui cumulent plusieurs facteurs de risque, souvent avec des anomalies modérées. À ce stade, souligne le Pr E. Bruckert, on ne peut se reposer uniquement sur l’instinct clinique, le dépistage passant par le calcul des scores (Framingham ou SCORE), « ce qui peut se faire en deux minutes ». Actuellement, reconnaît le Pr E. Bruckert, le calcul de ces scores est encore peu répandu en pratique quotidienne, l’« erreur » ayant peut-être été de recommander ce calcul chez tous les patients. Il serait plus utile et réaliste de se concentrer sur les hommes de plus de 50 ans et les femmes de plus de 60 ans chez lesquels on décèle un facteur de risque. C’est là que la rentabilité du dépistage du haut risque cardiovasculaire sera la plus grande.
(1) Conférence de presse organisée par AstraZeneca avec les Pr Eric Bruckert ( Pitié-Salpêtrière) et le Dr François Philippe ( Institut Montsouris).
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024