LES DÉFIBRILLATEURS IMPLANTABLES double-chambre avec sonde atriale et ventriculaire, qui offrent plus d’avantages en théorie, sont plus à risque de complications que les simple-chambre. Les deux types de dispositifs ont les mêmes indications, diminuer le risque de mort subite, mais pas les mêmes bénéfices ni les mêmes risques ; ils n’ont cependant jamais été comparés au cours d’études randomisées. Les DFI double-chambre offrent la possibilité théorique d’améliorer la discrimination des tachycardies ventriculaires et de diminuer les chocs cardiaques inappropriés.
Dans le Jama daté du 15 mai, une équipe conduite par Pamela N. Peterson (Denver) a comparé grâce aux données du registre américain National Cardiovascular Registry (NCDR) les admissions pour pose de DFI en prévention primaire sans indication de stimulation, entre 2006 et 2009.
Parmi les 32 034 patients, 12 246 (38 %) ont reçu un DFI simple-chambre et 19 788 (62 %) un double chambre. Les porteurs de DFI double-chambre étaient plus souvent de sexe masculin, avaient plus d’antécédents de syncope, de tachycardie ventriculaire permanente ou non et de pathologie ischémique ainsi qu’une fraction d’éjection du ventricule gauche d’au moins 30 % et un bloc du 1er degré.
Dans l’analyse par appariement sur score de propension (permettant d’apparier des patients dont le profil est très proche, qu’ils aient reçu un simple ou un double-chambre), le taux de complications est moindre chez les porteurs de DFI simple-chambre comparativement aux double-chambre : 3,51 % versus 4,72 % : une différence statistiquement significative ( p‹0,001) essentiellement dûe à moins de complications mécaniques nécessitant une révision. En revanche, le taux d’hospitalisation d’insuffisance cardiaque, et de mortalité à 1 an n’est pas différent entre les deux groupes.
Cette observation dans « la vraie vie » ne permet d’allouer de bénéfices supplémentaires aux défibrillateurs double-chambre dont les avantages annoncés sont contrebalancés par le fait qu’ils sont plus difficiles à implanter, allongent le temps des procédures, et augmentent les risques d’infections ou de déplacement de sonde. Il s’agit peut-être aussi d’une mode américaine puisque « En France, la part des double-chambre a atteint au maximum 32 % en 2005 et a tendance à baisser depuis pour atteindre 27 % en 2 011, précise le Pr Jean-Claude Daubert (Rennes). Nous sommes loin des quelque 60 % observés aux États-Unis ! ».
Jama 15 mai, 2013-vol 309. N°19
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