On considère que les complications rencontrées dans la drépanocytose sont la conséquence du stress oxydatif. Or on sait que l’exercice physique accroît le taux d’antioxydants. Il était donc naturel de chercher à savoir si la pratique d’une activité physique régulière pouvait être utile dans la drépanocytose.
C’est dans ce contexte qu’en collaboration avec une équipe de l’Université de Yaoundé 2 (Cameroun), des chercheurs de l’Université de Lyon I (Vincent Pialoux et coll.), de l’Université de Saint-Étienne (Léonard Feasson) et de l’Université de Savoie (Laurent Messonnier) ont conduit une étude chez 18 personnes présentant un trait drépanocytaire et 22 sujets sains contrôles. Chaque groupe a été subdivisé en deux : d’un côté, les sujets qui, depuis plusieurs années, avaient une activité physique en pratiquant du football au moins 8 heures par semaine ; de l’autre, ceux qui se considéraient comme sédentaires depuis au moins deux ans.
On a dosé dans le sang de tous les volontaires les marqueurs du stress oxydatif, des agents antioxydants et les métabolites du monoxyde d’azote (NO). Tous ont ensuite passé une épreuve d’effort sur vélo. Puis les dosages sanguins ont été répétés après l’effort.
Résultat : les sujets entraînés ont de moindres taux de marqueurs du stress oxydatif et des taux plus élevés d’antioxydants et de métabolites du NO que les sujets non entraînés.
Ces résultats montrent que l’exercice physique régulier pourrait aider à combattre les problèmes liés au stress oxydatif, qui accroissent la morbidité et la mortalité chez les personnes qui présentent un trait drépanocytaire. « Dans cette population, l’activité physique régulière pourrait être considérée comme un traitement », indique Vincent Pialoux.
Ces résultats pourraient aussi être prometteurs pour les sujets qui présentent une forme homozygote. Étant donné que l’exercice physique est connu pour déclencher les crises douloureuses, on conseille souvent aux patients atteints d’une forme homozygote de ne pas en faire. Toutefois, si ces patients s’entraînent régulièrement, la réduction de stress oxydatif obtenue pourrait les améliorer. À cet égard, des travaux chez l’animal sont en cours.
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