LES PROGRÈS de l’instrumentation ont été indispensables au développement de la cœlioscopie. Ils ont en effet permis d’associer l’efficacité de la chirurgie à une voie d’abord mini-invasive. En particulier, les systèmes robotisés font désormais partie de l’arsenal dans l’assistance à la réalisation d’une intervention chirurgicale par technique mini-invasive.
Comme un consensus publié en 2008 le précisait, les dispositifs chirurgicaux robotisés ont dépassé le stade expérimental et sont actuellement utilisés couramment en chirurgie mini-invasive générale, mais aussi en gynécologie, en chirurgie pédiatrique, en urologie, en chirurgie thoracique, et en otorhinolaryngologie notamment (1).
Ainsi par exemple, entre 2007 et 2010, l’hystérectomie assistée avec des outils robotisés est devenue courante aux États-Unis dans le domaine des pathologies gynécologiques non tumorales (2), tout comme en chirurgie gynécologique oncologique (3).
L’intérêt de ces « nouvelles technologies chirurgicales » reste toutefois controversé en raison en particulier de leur encombrement et de leur coût, dont le retentissement est devenu préoccupant (4). De surcroît, elles nécessitent parfois d’imposer des transformations à la pratique chirurgicale.
Les dispositifs utilisés en chirurgie robotisée continuent néanmoins d’évoluer, ils deviennent moins coûteux et sont donc appelés à devenir plus largement diffusés et utilisés. Les problématiques de recherche dans le domaine de la cœlioscopie robotisée concernent également la meilleure adaptation de ces systèmes aux contraintes chirurgicales.
Des progrès technologiques…
Dans cet esprit, certaines entreprises mettent au point et développent des « pinces semi-robotisées », c’est-à-dire des outils articulés équipés d’un moteur qui sont dédiés à la chirurgie laparoscopique. Ces appareils portatifs, Kymerax (société Terumo), JAiMY (société EndoControl) ou Dexterity constituent une réelle innovation en matière de chirurgie mini-invasive.
Ces instruments motorisés associent une pince et une console portative qui fournit l’énergie électrique. La pince est dotée d’embouts dont les mouvements sont motorisés, le moteur et les commandes étant dans la poignée.
Dans un avenir proche, ces pinces semi-robotisées pourront être utilisées pour tous types d’interventions, de manière identique à celles qui sont réalisées par un abord classique. Elles peuvent être en particulier employées dans le cadre d’une chirurgie endoscopique multitrocarts, mais aussi par trocart unique (single-port, ou LESS, pour « laparo endoscopic single-site surgery »).
Les applications sont multiples, hystérectomie, annexectomie, traitement d’un prolapsus, kystectomie, curage ganglionnaire par exemple.
Outre la réduction du temps opératoire, un autre avantage décisif de ces pinces est d’améliorer la dextérité de l’opérateur grâce à leur ergonomie. La mobilité de la pince dans l’espace facilite notamment la réalisation de nœuds. Les angles d’attaque avec les ciseaux sont également meilleurs.
Par ailleurs, l’intérêt principal pour la patiente est l’amélioration du résultat cosmétique cutané comme pour toute chirurgie mini-invasive, mais aussi la diminution des douleurs et la reprise plus rapide d’une activité socioprofessionnelle.
D’après un entretien avec le Dr Maxime Marcelli, service de gynécologie obstétrique, hôpital de la Conception, Marseille
Conflits d’intérêt : aucun
(1) Herron DM, Marohn M. A consensus document on robotic surgery. Surg Endosc. 2007 Dec 28;22(2):313-25.
(2) Wright JD, Ananth CV, Lewin SN, et al. Robotically assisted vs laparoscopic hysterectomy among women with benign gynecologic disease. JAMA. 2013 Feb 20;309(7):689-98.
(3) Nick AM, Ramirez PT. The impact of robotic surgery on gynecologic oncology. J Gynecol Oncol. 2011;22(3):196.
(4) Barbash GI, Glied SA. New technology and health care costs--the case of robot-assisted surgery. N Engl J Med. 2010 Aug 19;363(8):701-4.
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