Le « supercooling » s'inscrit dans le contexte d'une montée en puissance des machines à perfusion. Le standard actuel de conservation des greffons consiste à maintenir le greffon hépatique dans un liquide de préservation à 4 °C. « À cette température-là, environ 10 % du métabolisme continue à fonctionner, ce qui épuise les réserves énergétiques du foie », explique le Pr René Adam, chef du service de transplantation hépatique de l'hôpital Paul Brousse.
Une première application des machines de perfusions a donc été la perfusion hypothermique. Cette dernière consiste à alimenter le foie en oxygène pour « recharger » les réserves d'ATP de l'organe. Problème : si les études montrent que cette méthode prolonge la durée d'ischémie supportée par le foie, il n'existe pas de moyen d'évaluer la qualité du foie avant la greffe.
La perfusion normothermique, pour sa part, s'appuie sur des machines plus sophistiquées, qui maintiennent le foie à température ambiante, et le perfuse avec un sang oxygéné contenant des nutriments. « L'avantage est que l'on peut monitorer le foie en permanence, vérifier s'il produit de la bile, et prendre une décision éclairée vis-à-vis de la greffe », explique le Pr Adam, qui va diriger dans les mois qui viennent un travail d'évaluation sur cette technologie avec plusieurs centres de transplantation parisiens. « On a élargi les critères d'éligibilité des greffons, et l'on pourra prélever des foies stéatosiques ou de donneurs de plus de 80 ans, et décider en cours de route si l'on procède ou pas à la greffe », précise-t-il.
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