La PDT classique (c-PDT), validée dans la kératose actinique, le carcinome basocellulaire superficiel et la maladie de Bowen, reste peu diffusée. L’acte est long, douloureux, non-côté, et nécessite un équipement spécial. L’acide aminolévulinique (MAL) en occlusion pendant 3 heures se transforme en protoporphyrine IX. Celle-ci s’accumule en intracellulaire et libère sous l’effet de l’irradiation (10 à 20 minutes à la lumière rouge), de grandes quantités d’oxygène actif cytotoxique. Malgré l’anesthésie topique et la pulvérisation de froid, les douleurs peuvent obliger à interrompre la séance.
Une alternative efficace et moins douloureuse
« Récemment des études randomisées (1,2) ont démontré dans les KA légères (senties avec le doigt mais peu visibles) à modérées (discrètement kératosiques) la non-infériorité en terme d’efficacité (à 2 et 6 mois) de la DL-PDT par rapport à la c-PDT et sa meilleure tolérance. Avec la DL-PDT, la formation de protoporphyrine IX est progressive et continue. L’absence de relargage brutal de facteurs pro-inflammatoires évite les douleurs. Les patients se disent prêts à recommencer le traitement 6 à 12 mois plus tard si besoin tandis qu’ils hésitent avec la c-PDT ! », souligne le Pr Lacour.
En pratique
Avant DL-PDT, pour faciliter la pénétration du photosensibilisant, un agent kératolytique doux à base d’uérée est appliqué une fois par jour sur les lésions pendant les 8 jours précédant la 2e consultation, où un décapage léger des kératoses est effectué à la curette. Le dermatologue applique ensuite le MAL en crème sur le champ de cancérisation (front, cuir chevelu entier) si la météorologie le permet ; sinon, le patient fera l’application lui-même dès qu’il fera meilleur. « L’exposition est possible de mars à octobre entre 10 heures et 16 heures par temps couvert ou beau, mais ni par jour pluvieux (pas assez de luminosité) ou froid (vasoconstriction) », note le Pr Lacour.
Dans les 30 minutes suivant l’application, le patient doit s’exposer pendant 2 heures à la lumière du jour, puis rincer le produit et éviter de ressortir le reste de la journée. Des érythèmes et desquamations peuvent survenir les jours suivants.
Le Pr Lacour conclut que « si la DL-PDT n’a pas d’indication dans les KA sévères du dos des mains et du visage, elle révolutionne la prise en charge des KA légères à modérées en ville ».
(1) Rubel DM et al. Br. J Dermatol 2014;171(5):1164-71
(2) Lacour JP et al. J Eur Acad Dermatol Venereol 2015;29(12):2342-8
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