Les cas augmentent, l’accès aux traitements s’est complexifié

Le difficile combat contre la gale

Publié le 18/12/2014
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Crédit photo : PHANIE

Les cas de gale, qui ne bénéficie d’aucune surveillance spécifique, semblent en augmentation et l’incidence de la maladie se serait accrue de 10 % depuis 2002. Des épidémies sont régulièrement rapportée dans les maisons de retraite, les établissements de santé de long séjour et dans les établissements scolaires. Or, l’Ascabiol, le traitement de référence connu depuis 1932 et qui associe deux acaricides, le benzoate de benzyle (10 %) et le sulfiram, n’est plus disponible depuis la fin de l’année 2 012.

Chez l’adulte, deux alternatives thérapeutiques sont disponibles. Le Stromectol 3 mg (ivermectine), administré par voie orale et le Sprégal (esdépalléthrine et butoxyde de pipéronlyle), présenté sous forme de lotion en flacon pressurisé, contre-indiqué en cas de pathologie asthmatiforme.

Le haut conseil de santé publique indique ne pas avoir de preuves suffisantes pour recommander l’un ou l’autre traitement, mais précise que de nombreux arguments sont en faveur du traitement par voie orale, notamment la simplicité d’utilisation de l’ivermectine (une prise à jeun) et sa bonne tolérance. Une deuxième prise 8 jours après la première est justifiée en raison de l’absence probable d’efficacité sur les œufs.

Pour les enfants, l’ANSM recommande les mêmes produits que chez les adultes. Mais le Stromectol ne peut être utilisé chez les enfants de moins de 15 kg et le Sprégal est contre-indiqué chez les asthmatiques et chez les nourrissons et les jeunes enfants ayant des antécédents de bronchite dyspenéisantes avec sibilants.

Pour couvrir les besoins pédiatriques il est également fait appel à des produits importés : perméthrine à 5 % en crème (ATU nominative) et Antiscabiosum 10%, sous ATU également mais non autorisé avant l’âge de un an. Mais ces deux produits sont de délivrance uniquement hospitalière, selon un circuit un peu complexe.

Si les dermatologues, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et les médecins des Agences régionales de santé tentent de faire connaître ces alternatives thérapeutiques aux prescripteurs, le circuit de dispensation est compliqué et les différents acteurs demandent une AMM en France pour la perméthrine.

Source ANSM/ HSCP

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du Médecin: 9375