Allergies alimentaires : le surrisque lié à l'introduction tardive des allergènes mis en évidence chez les enfants français

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Publié le 27/07/2023
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Il y a bien un lien entre allergie alimentaire et retard d'introduction des allergènes majeurs * au cours de la diversification chez les enfants, confirme une étude épidémiologique pilotée par l'Inrae et notamment le Centre de recherche en épidémiologie et statistique (Inrae/inserm/université Paris Cité), publiée le 27 juillet dans « Allergy ».

Avec des scientifiques de l'Ined et du CHRU de Nancy, les chercheurs ont travaillé sur la cohorte Elfe (pour Étude longitudinale française depuis l'enfance) lancée en avril 2011 avec l'objectif de suivre des enfants de la naissance à l’âge adulte. Ils ont en particulier étudié 6 662 enfants suivis de leurs 2 mois à leurs 5 ans, sans manifestation allergique auparavant.

Leur alimentation a été renseignée mensuellement de 3 à 10 mois. L’âge à l’initiation de la diversification alimentaire a été calculé, de même qu’un score de diversité alimentaire ultérieur à 8 et 10 mois. Le nombre d’allergènes alimentaires majeurs (produits laitiers, œuf, blé et poisson) non introduits aux âges de 8 et 10 mois a également été déterminé. Les pathologies allergiques (allergie alimentaire, eczéma, asthme et rhinoconjonctivite) ont été rapportées par les parents à deux mois, puis à un, deux, 3,5 et 5,5 ans.

Un retard dans la diversification pour près de 40 % des enfants

Premier constat : seulement 62 % des enfants ont débuté la diversification alimentaire sur la période recommandée par le Programme national nutrition santé (PNNS), soit entre l'âge de 4 et 6 mois. À 10 mois, plus de la moitié des enfants n'avaient pas été exposés à au moins un allergène majeur (en particulier, l'œuf).

Les chercheurs ont ensuite étudié le lien entre l’introduction retardée des allergènes majeurs et le risque d’allergie alimentaire. Pour un enfant sur 10, au moins deux allergènes majeurs, parmi les œufs, le poisson, le blé et les produits laitiers, ne sont pas encore introduits dans l’alimentation à l’âge de 10 mois. Or ces mêmes enfants ont un risque deux fois plus élevé de développer une allergie alimentaire avant l’âge de 5,5 ans que ceux pour lesquels les quatre allergènes considérés sont introduits avant l’âge de 10 mois.

« Ces travaux confirment donc l’importance de ne pas retarder l’introduction des allergènes alimentaires majeurs pour prévenir la survenue des maladies allergiques dans l’enfance », résume le communiqué de l'Inrae.  

* Le code de la consommation définit une liste de 14 allergènes à déclaration obligatoire (ADO), régulièrement mise à jour pour prendre en compte les avancées scientifiques.


Source : lequotidiendumedecin.fr