Au diagnostic du diabète, le poids change de trajectoire

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Publié le 04/11/2024
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Les diabétiques de type 2 prennent du poids avant le diagnostic et en perdent après.

Crédit photo : GARO/PHANIE

En tant que cliniciens, nous avons tous pu constater, sans pourtant établir de suivi longitudinal de cohorte, qu’après le diagnostic de diabète de type 2 (DT2), le poids des individus (IMC) tend à diminuer avec le temps. Mais peu d’études l’ont mis en évidence.

Ce travail visait à mesurer les caractéristiques cliniques associées aux changements de poids avant et après le diagnostic du diabète de type 2 (1). Au total, 2 736 personnes ont été incluses dans l’étude, britannique. On observe une tendance à la prise de poids avant le diagnostic, avec 1 944 personnes (71 %) qui ont pris du poids, et 875 (32 %) qui ont pris plus de 0,5 kg/m2 par an. Cette tendance a été suivie d’une tendance à la perte de poids après le diagnostic, avec 1 722 personnes (63 %) qui ont perdu du poids. Un âge plus jeune et une plus grande privation sociale étaient associés à une prise de poids accrue avant le diagnostic.

En prenant en compte la période autour du diagnostic (de 6 mois avant à 12 mois après), ont 986 personnes (36 %) été identifiés, qui avaient une HbA1c élevée au diagnostic puis qui ont perdu du poids rapidement et ont été traitées de manière plus agressive à un an, avec à la clé un meilleur contrôle glycémique à 5 ans.

Il existe donc des différences au sein de la population DT2 en termes de trajectoire pondérale. Les DT2 plus jeunes ont pris du poids avant le diagnostic mais, chez les plus âgées, le diabète est un moins associé à une prise de poids, fait concordant avec d’autres facteurs de l’étiologie du diabète chez les personnes âgées. On note qu’un groupe important de sujets avec DT2 avec une détérioration rapide du contrôle glycémique au diagnostic et une perte de poids, se stabilisent par la suite, suggérant qu’une HbA 1c élevée au diagnostic n’est pas systématiquement associée à de mauvais résultats ultérieurs, ce qui pourrait refléter une gluco-toxicité réversible.

(1) Donnelly LA et al. Diabetologia. 2024 Oct;67(10):2236-45

Pr Serge Halimi, Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes

Source : lequotidiendumedecin.fr