LES ANALOGUES de l’insuline basale à action prolongée sur 24 heures remplacent certaines insulines relativement lentes qui ne donnent pas entière satisfaction (résorption anarchique). La glargine (Lantus), dont l’action dure environ 24 heures, assure de façon relativement stable la couverture basale. Elle est prescrite dans le DT2 en mode basal et dans le DT1 selon le mode basal bolus. Soluble, elle se cristallise en sous-cutané, d’où son effet retard.
La détémir (Levemir) procède d’un autre mécanisme. Grâce à l’acide gras qui est greffé sur sa chaîne B, la détémir se fixe sur l’albumine plasmatique pour être ensuite libérée progressivement. Son action est un peu plus courte que celle de la glargine (16 à 18 heures).
Ces deux analogues sont disponibles en France. Une méta-analyse (1) sur 2 250 DT2 randomisés suggérait qu’il n’y avait pas de différence significative d’efficacité (HbA1c) et de sécurité (hypoglycémies) entre les deux insulines. Pour le même objectif glycémique, la détémir était parfois injectée deux fois par jour à des doses plus importantes mais avec une prise de poids moindre que sous glargine tandis que la glargine était injectée une fois par jour.
Dépasser les 24 heures.
Les laboratoires essayent d’avoir des insulines dont l’action dure plus de 24 heures. Les laboratoires Novo testent depuis quelques années une nouvelle insuline, la dégludec, dont la caractéristique principale est de former des chaînes de multi-hexamères d’insuline dans le tissu sous-cutané, ce qui allonge considérablement sa demi-vie. Son action dépasse en effet 48 heures. Son profil d’activité est plus plat que celui de la glargine et de la détémir. Selon une méta-analyse de la FDA, il apparaîtrait qu’elle augmente le risque d’événements cardiovasculaires délétères mais le résultat est à la limite de la signifivité (OR =1,67). Leur efficacité est quasi identique mais certaines études tendraient à prouver qu’il y a moins d’hypoglycémies, en particuliers nocturnes, sous dégludec. Une méta-analyse montre que cette différence est minime et que le risque d’hypoglycémie est à peu près identique (2).
Autre procédé : augmenter la concentration. Sanofi développe actuellement l’insuline U300 (en phase III). L’augmentation de la concentration de l’insuline prolonge sa durée de résorption. La durée d’action passerait ainsi de 24-26 heures avec l’U100 à 30 heures avec l’U300. Outre le confort du patient, cette forme aurait l’avantage d’être plus plate que l’U100, avec des résultats plus reproductibles.
Pr Louis Monnier, Institut universitaire de recherche clinique, Montpellier.
(1) Swinnen SG et al. Cochrane Database Syst Rev 2011;7: CD006383.
(2) Ratner RE et al. Diabetes Obes Metab 2013;15:175-84.
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