Des biomarqueurs circulants de tubulopathie

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Publié le 04/11/2024
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Les lésions et le dysfonctionnement tubulaires surviennent tôt dans l’évolution de la maladie rénale diabétique, et peuvent refléter une pathologie rénale continue et progressive. Le suivi séquentiel de deux marqueurs, KIM-1 et de sTNFR1, pourrait s’avérer pertinent pour en prédire l’évolution.

Crédit photo : BURGER/PHANIE

La néphropathie diabétique concerne 30 % des diabétiques de type 1 (DT1), et a un lien fort avec la morbimortalité cardiovasculaire. Les biomarqueurs reflétant les lésions et le dysfonctionnement tubulaires rénaux sont apparus comme des indicateurs précoces potentiels de la maladie rénale dans le diabète, et sont complémentaires des marqueurs glomérulaires traditionnels -l’albuminurie et le débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe).

Cette étude, issue du DCCT (DT1 récents < 6 années) et de l’étude Edic, a suivi une cohorte de sujets avec DT1, afin de valider des biomarqueurs tubulaires, susceptibles de constituer des indicateurs précoces d’une de la maladie rénale diabétique évolutive et refléter une pathologie rénale continue et progressive (1) : KIM-1 (Kidney injury molecule 1) et sTNFR1 (Soluble tumor necrosis factor receptor 1) dans le plasma ; MCP-1 et EGF dans l’urine ; et un score de sécrétion tubulaire composite.

À l’entrée dans la cohorte, le DFGe moyen est de 125 ml/min/1,73 m2, l’albuminurie de16 mg/j, l’HbA1c de 8,9 %, pour une durée de diabète moyenne de 5,9 ans.

À l’issue du suivi, des élévations plus rapides de KIM-1 et de sTNFR1 au fil du temps ont été plus fortement associées à une macro-albuminurie incidente (≥ 300 mg/jour) et à un DFGe faible, que les mesures d’un seul biomarqueur.

Une retombée de plus du DCCT

Cette forte association entre l’augmentation de KIM-1 et de sTNFR1 et la macro-albuminurie incidente ainsi que le DFGe diminué, suggère que les lésions et les dysfonctionnements tubulaires surviennent tôt dans l’évolution de la néphropathie diabétique, et peuvent refléter une pathologie rénale globale progressive en cours d’évolution.

Les biomarqueurs tubulaires peuvent être utiles pour surveiller la progression de la maladie et la réponse aux thérapies, telles que les iSGLT2, qui ont démontré leur capacité à réduire KIM-1 et sTNFR1 dans les études cliniques comme de recherche. C’est là une retombée de plus de la formidable étude DCCT/Edic.

(1) Limonte CP et al. Diabetes Care. 2024 Sep 1;47(9):1539-47

Pr Serge Halimi, Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes

Source : lequotidiendumedecin.fr