« On savait déjà que, après greffe de pancréas, la néphropathie diabétique s’améliore à 10 ans. Mais on a bien moins de données sur les greffes d’îlots, d’autant que leur rapport bénéfice/risque reste très discuté », rappelle le Pr Fabrice Bonnet (Rennes). De fait, comme l’illustre à nouveau cette série, française, son efficacité sur le contrôle glycémique est limitée. Seule la moitié des patients greffés (10/21) sont toujours insulino-indépendants au bout de 5 ans. Quand, d’un autre côté, les traitements antirejet restent bien lourds... Néanmoins aujourd’hui, cette étude suggère que la greffe d’îlots, en dépit de son efficacité limitée, améliore la conduction nerveuse sensitive. Les médianes des potentiels d’action et les vitesses de conduction se sont en effet significativement améliorées à 5 ans. Une bonne nouvelle pour les greffés.
Variabilité glycémique
« Ce travail montre par ailleurs que la vitesse de conduction nerveuse est affectée par les hyperglycémies – ce qui n’est pas neuf – mais aussi par la variabilité glycémique (évaluée par Holter glycémique). En d’autres termes, plus la glycémie moyenne est élevée mais aussi plus la variabilité glycémie (écart type) est importante, plus les vitesses de conduction sensitives moyennes se dégradent. Or si le concept de variabilité glycémique comme facteur de risque de complication est séduisant, on a encore peu de données solides pour l’étayer. Les études qui s’y sont essayées, du moins dans le diabète de type 1, n’ont pas permis de confirmer cette hypothèse. Cette petite étude lilloise sur des greffés, sans clore le débat, apporte de l’eau au moulin. Elle tend à conforter l’idée qu’au-delà des seules hyperglycémies, la variabilité même des glycémies module le risque de complications de la maladie diabétique. La glycémie moyenne reste néanmoins le principal facteur influençant l’amélioration de la neuropathie après greffes d’îlots », conclut le Pr Bonnet.
Interview du Pr Fabrice Bonnet (Rennes).
SFD 2014. O74. Quintin D et al.
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