Les papiers à ne pas manquer en novembre 2024

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Publié le 04/11/2024
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Nos coups de cœur de la littérature scientifique ce mois-ci.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

— Un point de plus pour l’empagliflozine : réduire les évènements et les coûts de santé des diabétiques âgés à haut risque (1)

L’utilisation des ressources de soins de santé (coûts des services hospitaliers et ambulatoires) a été comparée au coût des médicaments délivrés chez les personnes âgées (en moyenne de 70 ans) atteintes de diabète de type 2, sur quatre ans en moyenne, en comparant empagliflozine et iDPP4 à l’initiation. L’empagliflozine était associée à un nombre inférieur de jours d’hospitalisation, de séjours aux urgences, et de visites au cabinet (-4 à 14 %), et à des coûts de soins inférieurs par rapport aux iDPP4, principalement chez les sujets ayant des antécédents de maladies cardiovasculaires. La réduction des dépenses de santé est probablement plus marquée en Europe (et en France en particulier), où le prix des médicaments sont beaucoup plus faible.

— Des métabolites prédictifs d’un DT2 bien avant le diagnostic (2)

Précisons d’abord, en ce qui concerne le DT2, que la prédiction ne devra pas remplacer la prévention si l’on souhaite mettre un frein à l’épidémie de diabètes partout dans le monde ! Cette étude danoise originale s’est intéressée à des modifications moléculaires systémiques (2 protéines et 16 métabolites et particules, surtout lipoprotéines), se manifestant dans le plasma plusieurs années avant le diagnostic du diabète.

75 biomarqueurs étaient systématiquement plus élevés ou plus bas dans les années précédant un diagnostic de diabète. 12 ont amélioré la prédiction du diabète jusqu’à 10 ans avant un diagnostic, par rapport à un modèle de base comprenant des facteurs de risque couramment utilisés (âge, IMC, antécédents parentaux de diabète et glycémie plasmatique). Pour le DT1, un seul biomarqueur temporel, l’IL-17A/F, cytokine associée à de multiples autres maladies auto-immunes, ressortait.

— Les modes thérapeutiques de la maladie de Basedow évoluent dans le monde (3)

Les méthodes diagnostiques de la maladie de Basedow (MB) non compliquée ont évolué dans la dernière décennie, avec plus de recours au dosage d’Ac antirécepteur de la TSH (TRAb) et une diminution explorations de médecine nucléaire. Cette enquête fait le point, avec 1 252 répondants de 85 pays.

Les modes de traitement préférés sont les antithyroïdiens (ATS) pour 91,5 % des répondants, le traitement à l’iode radioactif (IRA) pour 7 % et la thyroïdectomie pour 1,5 %. Par rapport aux enquêtes précédentes, l’utilisation de l’IRA comme choix de première intention a diminué dans toutes les régions géographiques. Les États-Unis ont enregistré la plus forte baisse dans le choix du traitement initial par IRA, passant de 69 % en 1990 à 11,1 % en 2023. Chez les patients présentant une positivité persistante aux TRAb après 18 mois, 68,7 % des répondants continueraient à utiliser les ATD. Après une rechute de de MB, la reprise des ATS a été choisie par 59,9 % des répondants. Chez les patients atteints d’une complication de MB oculaire active ou en préparation d’une grossesse, les ATS sont le premier choix (67,5 % et 72,8 %, respectivement), et la thyroïdectomie est apparue comme le deuxième choix (22,9 % et 15,6 %, respectivement).

— Diabète de type 1 : un retour de l’insuline inhalée en post-prandial ? (4)

Dans le diabète de type 1 (DT1), le contrôle des glycémies post-prandiales (GPP) reste souvent délicat, avec de nettes poussées hyperglycémiques. Des progrès ont été réalisés : prise en charge des repas (comptage glucidique), nouveaux analogues ultrarapides l’insuline, boucle fermée.

Ce travail dans 19 centres américains a étudié la contribution d’une l’insuline inhalée (Afrezza), pour le contrôle des GPP, laquelle a un délai et durée d’action plus courts que la voie sous-cutanée. Les résultats montrent que le groupe insuline inhalée (n=61) avait après repas test une aire sous la courbe des glycémies réduite, un pic glycémique moindre et de durée plus courte que le groupe insuline sous-cutanée (n=61). Une seule valeur < 70 mg/dl été observée dans chaque groupe.

(1) Htoo PT, et al. Diabetes Care. 2024 Nov 1;47(11):1900-7
(2) Lundgaard AT et al. Diabetologia. 2024 Oct;67(10):2289-2303
(3) Villagelin D et al. J Clin Endocrinol Metab. 2024 Oct 15;109(11):2956-66
(4) Hirsch IB et al. Diabetes Care. 2024; 47(9):1682-7

Pr Serge Halimi, Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes

Source : lequotidiendumedecin.fr