Une association positive et graduelle

Publié le 16/11/2015
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Les facteurs prédictifs de démence chez un patient diabétique demeurent mal connus.

Une étude observationnelle très détaillée a analysé la relation entre le niveau d’HbA1c et le risque ultérieur d’hospitalisation pour démence au sein du registre national des patients diabétiques suédois en prenant en compte de très nombreux paramètres et facteurs de risque confondants. Tous les patients diabétiques de ce registre (n = 395 173) ont été suivis en analyse de survie jusqu’à la survenue d’une première hospitalisation avec un diagnostic de démence, ou le décès ou la fin du suivi. L’âge moyen à l’inclusion était de 64,6 ans. Durant un suivi moyen de 4,6 années, un total de 9 175 sujets (2,3 %) a été hospitalisé avec un diagnostic primaire ou secondaire de démence. En analyse de Cox avec un ajustement pour l’âge, sexe, durée du diabète, statut marital, revenus, niveau d’éducation, tabagisme, pression artérielle, IMC, fonction rénale, albuminurie, antécédents d’AVC ou de fibrillation auriculaire, type de traitements pour le diabète et l’HTA, une HbA1c élevée (≥ 10,5 %) conférait un risque augmenté de plus de 2 fois d’hospitalisation pour démence, par comparaison à une HbA1c ‹ 6,5 % (HR = 2,36 ; IC95 [2,00 – 2,78]). Le risque de démence augmentait de façon graduelle en fonction du niveau d’HbA1c. Ainsi, une HbA1c entre 8,5 et 9,5 % était associée à une augmentation du risque d’hospitalisation pour démence (HR = 1,42 ; IC95 : [1,28 – 1,58]).

À noter : les antécédents d’AVC augmentaient fortement le risque d’apparition d’une démence (HR = 7,69 ; IC95 [7,22 – 8,18]). Les autres facteurs prédictifs de démence étaient : une macroalbuminurie (HR = 1,40 ; IC95 [1,29 – 1,52]) ; microalbuminurie (HR = 1,18 ; IC95 [1,10 – 1,26]), une fibrillation auriculaire (HR = 1,16 ; IC95 [1,09 – 1,25]).

Les facteurs protecteurs de démence étaient la prise de statine, un traitement antihypertenseur.

On peut regretter que la présence d’hypoglycémies et son lien avec la démence n’était pas renseignée. Ces données suggèrent un effet protecteur vis-à-vis du risque de démence d’un contrôle glycémique optimisé dans le DT2 qui demande à être confirmé par un essai d’intervention mais qui représente un argument supplémentaire pour traiter de manière appropriée nos patients DT2 âgés.

CHU Rennes

D’après la communication de A Rawshani et al.

Dr Fabrice Bonnet

Source : Congrès spécialiste