Le déficit en testostérone est commun chez les hommes diabétiques, il est associé à un surrisque de décès cardiovasculaires (CV) et de toutes causes. La substitution par testostérone provoque, dans certaines études une réduction de mortalité, mais dans d’autres, un accroissement des événements CV.
De son côté, la dysfonction érectile est également fréquente et un fort prédicteur de maladies CV et de mortalité. Or les études portant sur la substitution par testostérone n’ont jamais été ajustées sur le fait de recevoir ou non des inhibiteurs de PDE5 (iPDE5), classe pourtant connue pour réduire les événements CV.
Le but de cette étude longitudinale a été de corréler les taux de testostérone et la mortalité, en ajustant sur les iPDE5 et les statines reçues.
857 hommes ayant un diabète de type 2 (DT2) ont été recrutés en médecine générale entre 2007 et 2009 (24 mois), répartis en 3 groupes : A = 320 patients ayant une testostérone totale (TT) normale› 12 nmol/l et une testostérone libre (TL) › 0,25 nmol/l, non traités ; B = 362 patients avec testostérone basse (‹ 12 et ‹ 0,25 nmol/l) et non traités ; C = 175 avec testostérone basse et supplémentés en conséquence (sous T-undécanoate).
Les hommes traités avec testostérone avaient un âge moyen 5,4 années plus jeunes, un IMC, TA, l’HbA1c, cholestérol plus élevés et étaient deux fois plus susceptibles (36,6 versus 15,5 %) d’avoir recours à un traitement par iPDE5. Parmi l’ensemble, 175 recevaient des iPDE5 et 682 n’en recevaient pas.
De nombreux paramètres furent mesurés ou rapportés : phénotype, événements CV et décès CV et toutes causes, état prostatique, IMC, HbA1c, lipides, tension artérielle (TA), etc., jusqu’à la dernière visite ou au décès. Le suivi porte sur une durée de 5,8 années.
La mortalité non ajustée est radicalement différente entre les trois groupes : 11,2 % (36/320) dans le groupe A, 16,85 % (61/362) dans le groupe B et 3,43 % (6/175) dans le groupe C, analysés en ITT.
Après régression de Cox, le HR de mortalité était de 0,33 ; IC [0,12 – 0,92] ; p= 0,033 pour le groupe C contre B. Il était de 0,62 ; IC [0,41 – 0,95] ; p = 0,027 pour A contre B.
Ce HR était de 0,17 ; IC [0,05 – 0,56] ; p = 0,004 pour les iPDE5 et de 0,59 ; IC [0,36 – 0,97] ; p = 0,038.
Dans cette cohorte d’hommes diabétiques de type 2 à risque cardiovasculaire élevé, une faible testostérone a été associée à une mortalité accrue. Après analyse Cox, la thérapie par testostérone a montré une réduction de 62 % de la mortalité. L’utilisation régulière « sur demande » des iPDE5 a été associée à une réduction indépendante de mortalité toutes causes. Il n’a été enregistré aucun effet indésirable majeur cardiaque ou prostatique dans les trois groupes.
Commentaire Pr Serge Halimi*
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