Hépatite B : le Fibroscan peut-il remplacer la PBH ? La HAS sèche

Publié le 02/07/2014

Il y a des questions auxquelles les autorités de santé ne peuvent répondre, faute de bibliographie. C’est précisément le cas pour la Haute Autorité de santé (HAS) qui devait statuer sur « l’utilité clinique des méthodes non invasives de mesure de la fibrose hépatique dans le cadre du bilan initial et du suivi de l’hépatite B chronique chez un adulte non traité ».

L’évaluation de la fibrose hépatique répond actuellement à deux objectifs principaux : identifier les patients ayant au moins une fibrose modérée et relevant d’un traitement potentiel, et détecter la survenue d’une cirrhose afin de déclencher une prise en charge spécifique.

L’examen historique de référence pour l’analyse de la fibrose hépatique, la ponction biopsie hépatique (PBH) a l’inconvénient d’être un examen invasif nécessitant une hospitalisation. La majorité des recommandations étrangères et internationales proposent, sans argumentation explicite et parfois sans gradation, d’utiliser une ou plusieurs méthodes non invasives de la fibrose hépatique pour remplacer la PBH, sélectionner les patients éligibles à une PBH dans le cadre du diagnostic et de l’évaluation de la sévérité de la maladie ou du suivi de l’évolution.

La méthode la plus citée est le Fibroscan. Récemment le National Clinical Guideline Centre a publié en 2013 des recommandations qui intègrent le Fibroscan dans la prise en charge initiale des patients atteints d’hépatite B chronique sur la base d’analyse de la littérature. Les performances du Fibroscan ont été considérées suffisantes uniquement pour diagnostiquer une cirrhose hépatique (› 11 kPa) et pour exclure une fibrose significative (‹ 6 kPa). Une biopsie hépatique est préconisée pour confirmer une fibrose significative (entre 6 et 11 kPa).

Pas plus de réponse sur la performance diagnostique

En France, la HAS vient de conclure qu’aucune donnée portant sur l’utilité clinique des méthodes non invasives de mesure de la fibrose hépatique dans l’hépatite B chronique n’a été identifiée par la recherche bibliographique, et de fait, il n’est pas possible de répondre à la question posée. Concernant l’évaluation des performances diagnostiques de ces tests non invasifs, essentiellement concentrée sur le Fibroscan, il n’est pas non plus possible de conclure. Les seuils diagnostiques de l’élastographie impulsionnelle ultrasonore ne sont pour l’instant pas clairement définis dans la littérature.

Sur cette base, estime la HAS, « il n’est pas possible de définir de façon satisfaisante les performances diagnostiques ni le taux de succès technique du Fibroscan dans le cadre du bilan initial et du suivi de l’hépatite B chronique non traitée ». Fibroscan (mais aussi Fibrotest, Fibromètre V et Hepatoscore) n’est actuellement pas pris en charge par la sécurité sociale pour les patients atteints d’une hépatite B chronique.

Dr Anne Teyssédou

Source : lequotidiendumedecin.fr