Grâce au nouveau traitement standard de l’hépatite C associant un inhibiteur de protéase (téléprevir ou boceprevir) à la bithérapie conventionnelle (interféron injectable et ribavirine ), le taux de guérison des patients infectés par le VHC de génotype 1, le plus fréquent mais aussi le plus difficile à traiter, est passé en un an de 50 à 70-75 %, taux équivalent à celui obtenu pour les génotypes de type 2 et 3 avec une bithérapie.
« Et nous ne sommes qu’au début d’une véritable révolution, précise le Pr Patrick Marcellin ; des essais cliniques extrêmement prometteurs menés avec de nouvelles molécules incitent à penser que, dans les prochaines années, les patients bénéficieront de traitements constamment efficaces sur tous les génotypes, mieux tolérés, moins contraignants (traitements oraux avec peu de comprimés ) et moins longtemps. »
Deux conditions
Ces nouveaux traitements permettent d’espérer une victoire sur la maladie mais à deux conditions :
- la première est d’améliorer le dépistage des personnes infectées par le virus. L’hépatite C est une maladie longtemps silencieuse (période de latence de vingt à trente ans) ; souvent l’événement à l’origine de la contamination est oublié ou inconnu, tout le monde est donc potentiellement concerné. Le taux de dépistage actuel stabilisé à 65 % est insuffisant ; « Il faut que non seulement les autorités de santé fassent un gros effort d’information pour l’améliorer mais aussi qu’elles envisagent les modalités d’un dépistage systématique associé à dépistage ciblé sur les populations supposées " à risque " ».
- la seconde condition est de corriger le manque de moyens disponibles pour prendre en charge l’hépatite C. Le nombre de professionnels de santé (médecin, infirmières, psychologues) s’occupant des patients dans les centres spécialisés est insuffisant. Les délais d’attente pour une première consultation sont souvent supérieurs à trois mois.
« Si rien n’est fait nous serons dans une situation paradoxale avec des traitements disponibles très efficaces mais qui ne pourront pas être prescrits dans de bonnes conditions. » Pour les patients, c’est une perte de chance car le traitement ne prévient la cirrhose et le cancer que s’il est instauré à temps.
Conclusion de la 6e Conférence Internationale de Paris sur les hépatites, présidée par le Pr Patrick Marcellin (hôpital Beaujon Clichy). Rencontre avec les experts.
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