Parallèlement à ces travaux sur le génome tumoral, largement facilités par l’irruption du séquençage à haut débit, la recherche a aussi beaucoup avancé dans la compréhension des interactions entre les cellules tumorales et leur environnement, ou stroma. De nombreux types cellulaires participent en effet activement à l’oncogenèse.
Ces divers types de cellules sont attirés par les cellules tumorales, avec qui elles vont collaborer.
Elles vont aider la tumeur à croître, à se nourrir (néovascularisation), mais aussi à se cacher des inspecteurs et nettoyeurs du système immunitaire et/ou à les rendre inopérants (immunotolérance induite) ; mais aussi les aider à se disséminer (métastase) et à échapper aux traitements mis en œuvre (chimiothérapie, hormonothérapie, thérapie ciblée…).
Bref, la tumeur agit comme un chef guerrier : elle mobilise, pille, ruse, envoie des éclaireurs, se replie… et résiste aux attaques. Ceci tout au long de sa vie et en variant les stratégies.
La guerre, entrecoupée parfois fort heureusement de trêves ou rémissions, ne s’arrêtant qu’à l’élimination totale de l’un ou l’autre des protagonistes. À savoir à la guérison ou au décès du patient.
« Ce sont ces types d’interactions que l’on vise avec les anti-EGFR et anti-EGF par exemple. Elles sont aussi à la base des nouvelles immunothérapies puisque les anti-CTLA4, anti-PD1 et PDL1 visent à réduire voire annuler l’immunotolérance induite, via ces collaborations, par la tumeur », rappelle le Pr Marty. Or ces interactions, que l’on découvre, qui sont plus diverses et complexes, pourraient à l’avenir ouvrir encore bien d’autres pistes thérapeutiques.
(1) Vogelstein B et al. Cancer genome landscapes. Science 2013;339:1546-58
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