Outre les travaux sur les mécanismes génotypiques et sur les coopérations cellulaires, ceux sur les sous types tumoraux ont singulièrement modifié le tableau. L’analyse du transcriptome – expression de l’ADN en ARN messagers – a ouvert la voie à de nouveaux marqueurs tumoraux.
Transcriptome
Exit la seule classification histologique. On caractérise désormais de plus en plus de tumeurs par leur phénotype moléculaire. Encore une fois, rien de révolutionnaire sur le principe. Si ce n’est que cette caractérisation tumorale va désormais jusqu’à utiliser l’expression mais aussi la fonctionnalité de certaines protéines.
Rappel : les cancers du sein sont depuis fort longtemps classés en fonction de l’expression, ou non, de récepteurs hormonaux aux œstrogènes. L’immuno-histochimie sur lame a longtemps suffi à différencier ces deux sous types de cancer du sein (RE+ ou RE-). Aux récepteurs d’œstrogènes se sont ajoutés les récepteurs à la progestérone, à HER2… « Et aujourd’hui, on en est à une appréciation semi-quantitative du degré d’expression de ces récepteurs », précise le Pr Marty.
Des cibles bien plus complexes
Dans les cancers colorectaux par exemple, on a élargi le champ d’investigation à des cibles biologiques bien plus complexes que de simples récepteurs membranaires. En l’occurrence, au système Kras, impliqué dans les réparations de l’ADN.
Dès lors, l’immunohistochimie ne suffit plus… Des techniques et plateformes d’oncogénétique tumorale sont nécessaires pour pouvoir dire si une tumeur porte et/ou exprime des gènes Kras sauvages ou mutés par exemple.
Certains de ces marqueurs étant exprimés, activés, mutés, etc. dans des tumeurs de type histologique très divers, on procède à un « démembrement moléculaire » des tumeurs. Par exemple, l’expression du récepteur HER2 dans certaines tumeurs du sein ou de l’estomac.
En d’autres termes, une tumeur n’est plus aujourd’hui classée uniquement en fonction de son histologie mais aussi de ces nouveaux marqueurs moléculaires. Et ce démembrement, a déjà des implications cliniques. Il pourrait avoir de plus en plus recours aux thérapies dites ciblées.
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