Dans le cadre des nombreux travaux initiés dans le sillage de la crise des pilules, la Haute Autorité de santé (HAS) a étudié, sur demande de la Direction Générale de la santé (DGS), l’opportunité d’un dépistage systématique de la thrombophilie avant une première prescription d’une contraception combinant œstrogène et progestatif. Elle a conclu qu’un tel examen n’était pas justifié, mais incite les prescripteurs à prendre en compte les facteurs de risque.
Coût élevé sans efficacité prouvée
La HAS ne préconise pas de dépistage systématique « car il n’existe pas de preuve de son efficacité et les études disponibles indiquent qu’il ne permettrait d’éviter que peu de cas de maladies thromboemboliques pour un coût très élevé », peut-on lire dans l’avis publié jeudi, à la veille de la Journée mondiale de la contraception.
Selon le contraceptif œstroprogestatif, le risque de développer une maladie thromboembolique augmente de 2 à 6 fois. Toutefois, le risque absolu reste faible : sur 10 000 femmes, et, selon le contraceptif utilisé, il concernerait 5 à 12 cas par an. La présence d’une thrombophilie augmente encore ce risque, mais les études permettant de le quantifier sont peu nombreuses et de faible niveau de preuve.
La thrombophilie négative n’est pas une preuve absolue
La HAS estime en outre qu’une thromboembolie veineuse peut survenir malgré un test négatif de la thrombophilie. Celle-ci peut par exemple se développer en raison de l’apparition d’une thrombophilie acquise ou de la survenue d’autres facteurs de risque comme un acte chirurgical, une fracture ou de l’obésité. L’autorité publique de législation rappelle les principaux facteurs de risque à prendre en compte : antécédents familiaux, antécédents de fractures, post-partum ou encore tabagisme. Elle insiste sur l’interdiction de prescrire une contraception œstroprogestative en cas d’antécédents personnels ou familiaux de maladie thromboembolique veineuse survenus chez un apparenté du 1er degré avant l’âge de 50-60 ans.
Information claire et réévaluation
Enfin, il est rappelé aux prescripteurs de délivrer une information « claire » sur les différentes méthodes contraceptives existantes ainsi que sur les effets indésirables et les précautions d’emploi d’une contraception œstroprogestative et de réévaluer à chaque consultation la pertinence d’utiliser un contraceptif œstroprogestatif.
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