HTA et grossesse : inquiétude américaine

Publié le 11/09/2012
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Crédit photo : S. TOUBON

Une étude observationnelle américaine rapporte l’utilisation d’antihypertenseurs contre-indiqués au cours des 2e et 3e trimestres de la grossesse. Si la proportion de cas reste faible, elle mérite d’être rapportée.

Aux États-Unis, 6 à 8 % des femmes enceintes présentent des troubles tensionnels (hypertension artérielle, hypertension gestationnelle, prééclampsie, éclampsie et hypertension chronique) qui ont un retentissement péjoratif sur le fœtus et sur la mère. Grâce à la base Medicaid, des pharmaco-économistes et épidémiologistes américains qui publient leur travail dans « Hypertension »*, ont recensé 48 453 femmes ayant reçu un traitement antihypertenseurentre 2000 et2006.

Les IEC et les ARA II

Durant les six années de l’étude, la proportion de femmes enceintes traitées pour troubles tensionnels est passée de 3,5 % à 4,9 %. Les femmes sont globalement plus âgées que celles qui ont une tension normale, plus souvent diabétiques ou atteintes d’insuffisance rénale. Deux pour cent des femmes enceintes ont été traitées durant le premier trimestre, 1,7 % durant le second et 3 % durant le 3e trimestre.

Plus inquiétant, le large éventail de molécules utilisées, dont les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et de l’angiotensine II, contre-indiqués au 2e et 3e trimestre de la grossesse ; ces molécules apparaissent respectivement dans 4,9 % et 1,1 % des cas. « En général, a précisé le Pr Brian T. Bateman (Boston, États-Unis), l’alphaméthyldopa ou le labétalol sont les deux antihypertenseurs recommandés au cours de la grossesse. »

« Nous savons par des travaux antérieurs les effets défavorables qui peuvent survenir lorsque l’on utilise un IEC ou un ARAII en particulier au cours des derniers trimestres, a expliqué le Dr Bateman, ces molécules peuvent entraîner un retard de croissance, une insuffisance rénale ou même le décès du nouveau-né. Si une femme reçoit ce type de traitement et qu’elle est enceinte ou prévoit de l’être, celui-ci doit être absolument réévalué avec un spécialiste. »

*DOI : 101161/HYPERTENSIONAHA.112.197095

 Dr ANNE TEYSSÉDOU-MAIRÉ

Source : lequotidiendumedecin.fr