Le retard de croissance extra-utérin (RCIU) concerne plus de 80 000 grossesses par an (sur 810 000 naissances en 2 013) et représente la première cause de mortalité néonatale. Il est défini par un poids de naissance ‹au 10e percentile pour l’âge gestationnel.
Ses causes sont multiples : dysfonctionnement placentaire, hypertension artérielle maternelle, maladie rénale chronique, maladie de système, thrombophilie, et usage de toxiques, tabac notamment. Toutefois, dans 40 % des cas, son origine reste inexpliquée.
Le RCIU est souvent à l’origine d’une prématurité sévère, l’accouchement étant provoqué afin de protéger le fœtus, ce qui a bien sûr des conséquences néonatales. Mais i a aussi des effets délétères à plus long terme, à l’âge adulte, avec un risque accru de maladies chroniques.
Le travail réalisé en France par PremUp en 2013-2014 sous la direction d’Isabelle Durand Zaleski, directrice de l’unité de recherche clinique en économie de la santé d’Ile-de-France souligne l’importance des coûts hospitaliers directs pendant la grossesse et au cours la première année de vie engendrés par le RCIU. L’étude a porté sur 68 000 enfants présentant un RCIU qui ont été comparés à 347 000 contrôles et s’est basée sur les données du programme de médicalisation des systèmes d’information en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (PMSI MCO). Parmi les principaux enseignements, une durée de séjour hospitalier " mère-enfant" systématiquement plus élevée en cas de RCIU. notamment en période d’accouchement. Pendant la grossesse et la première année de vie, un enfant présentant un RCIU coûte en moyenne 1 000 euros de plus qu’un enfant en bonne santé qui, lui, coûte 4 500 euros. Le surcoût est encore plus important si le RCIU s’accompagne d’une prématurité : il est par exemple estimé à 19 000 euros chez un enfant avec RCIU né à 28 semaines versus un enfant né à 28 semaines sans RCIU.
Au total, le surcoût lié au RCIU au cours de la grossesse et de la première année de vie, est ainsi évalué à 87 millions d’euros.
Il est donc essentiel de mieux dépister le RCIU qui pour l’instant n’est diagnostiqué que dans un cas sur cinq par la mise en évidence en échographie d’une cassure dans la courbe de croissance fœtale.
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