L’hypooestrogénie en début de ménopause n’a pas d’effets sur la mémoire ni l’humeur

Publié le 27/11/2013
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Crédit photo : PHANIE

Dans quelle mesure le bouleversement hormonal en début de ménopause influence-t-il l’intellect et l’humeur ? Contrairement à une hypothèse en cours dans les processus liés au vieillissement, l’installation de l’hypoœstrogénie ne serait pas délétère pour les performances intellectuelles, d’après une étude californienne chez 643 femmes ménopausées ne prenant pas de traitement hormonal substitutif. Il est apparu à l’inverse que la progestérone pourrait être bénéfique pour la mémoire verbale et la cognition globale en début de ménopause.

Des équipes avaient en effet émis par le passé l’hypothèse dite de « fenêtre critique » soutenant que l’effet des œstrogènes pourrait s’avérer plus important en fonction du moment d’exposition. « Certains effets pourraient être plus bénéfiques pour les jeunes femmes nouvellement ménopausées par rapport aux femmes plus âgées », explique le Pr Viktor Henderson de l’univerisité de Stanford, premier auteur.

Pas de susceptibilité particulière liée aux taux d’œstrogènes

En comparant les tests neuropsychologiques de femmes en début de ménopause (inférieur à 6 ans) et d’autres en ménopause installée (supérieur ou égal à 10 ans), l’équipe californienne a constaté deux choses. D’une part, qu’il n’existe pas de susceptibilité particulière liée aux taux d’œstrogènes sur la mémoire verbale, les fonctions exécutives, la cognition globale ou la stabilité de l’humeur, quelle que soit l’avancée dans la ménopause, et d’autre part qu’il n’existe pas de différence entre les deux groupes, infirmant ainsi l’hypothèse de fenêtre critique.

Pour le Pr Henderson, ces résultats signifient « que la supplémentation des taux sanguins d’œstrone ou d’œstradiol, même chez les femmes ménopausées les plus jeunes, a des chances de ne pas se traduire par des effets substantiels sur les performances cognitives ». Les chercheurs ont noté en revanche une association positive insoupçonnée avec la progestérone chez les jeunes femmes ménopausées, qu’il serait intéressant d’étudier de plus près.

Proceedings of the National Academy of Sciences, publié en ligne le 25 novembre 2013

Dr I. D.

Source : lequotidiendumedecin.fr