L’institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT-Oncopole) complète son plateau de médecine nucléaire avec l’acquisition d’une nouvelle plateforme TEP-scan numérisée baptisée « Omni Legend » et conçue par GE Healthcare, en partenariat avec les soignants de la ville.
Accessible en première intention pour tous les patients et présentée par ses concepteurs comme « 2,5 fois plus sensible » que les équipements actuels, elle permet la détection de lésions au millimètre avec des doses d’injection réduites.
Le temps moyen d’un examen de routine est désormais de 6 minutes (contre 20 auparavant) et de 10 minutes pour le corps entier dans le cas d’un mélanome. « Le confort des patients est considérablement amélioré, mais surtout, nous avons désormais la possibilité de détecter des lésions de l’ordre du millimètre », indique le Pr Frédéric Courbon, chef du département d’imagerie médicale de l’IUCT.
« Ceci va nous permettre de développer la prise en charge théranostique, cette stratégie de traitement personnalisé qui combine en médecine nucléaire la thérapeutique et le diagnostic, par exemple pour les tumeurs endocrines et de la prostate », ajoute-t-il.
Cet équipement de nouvelle génération prend déjà en charge une vingtaine de patients par jour et est accessible en première intention à tous les patients, quel que soit leur centre de prise en charge initial. À terme, les médecins toulousains pensent réaliser 4 500 examens annuels pour plusieurs types de cancers (sein, ORL, mélanome, prostate, tumeurs germinales, cancers bronchiques et digestifs, cancers gynécologiques).
Contrôler le risque de surdiagnostic
Pour vérifier la qualité des images avant sa mise en service, la plateforme a fait l’objet d’une étude clinique sur 45 patients volontaires en février 2022 pendant un mois et demi. Pour cela, deux images ont été faites pour chaque patient, l’une sur la nouvelle machine, l’autre sur l’existante. Ces images ont ensuite été comparées en aveugle par trois médecins. Verdict ? « Les images du nouvel appareil se sont révélées d’une qualité supérieure de plus de 75 % aux précédentes », pointe le Pr Courbon.
Un second volet de cette étude est toujours en cours de finalisation. « Il vise à contrôler le risque de surdiagnostic, c’est-à-dire la révélation de "faux positifs" qui pourrait être induite par cette technologie hypersensible », explique le spécialiste.
Pour cela un physicien insère 150 lésions virtuelles dans les images précédemment étudiées dispatchées en trois groupes distincts (le premier ne contenant pas de lésions, le second quelques lésions et le troisième beaucoup). « Pour l’instant, nous ne constatons pas ces faux positifs dans notre pratique quotidienne, et une fois ce dernier volet de l’étude clinique sur la quantification des images à partir de lésions virtuelles terminé, nous ferons une publication », prévoit le Pr Courbon.
En Haute-Garonne, les établissements de soins (publics et privés) disposent actuellement de quatre TEP-scans (deux à l’IUCT avec ce nouvel équipement, un à l’hôpital Pierre-Paul Riquet de Purpan, et un à la clinique Pasteur). Utilisé à Toulouse en cancérologie, le dispositif permet par ailleurs des applications en neurologie et cardiologie, qui ont déjà été testées en Israël. Dans les prochains mois, une quinzaine de ces équipements devraient être installés en Europe, dont six dans le sud de la France selon le fabricant.
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