À La Réunion, l’épidémie de chikungunya « poursuit son cours » et le bilan s’élève désormais à neuf décès « chez des personnes de plus de 70 ans porteuses de comorbidités », indique Santé publique France (SPF). « Neuf autres décès », dont celui d’un nourrisson, sont en cours d’investigation, poursuit l’agence sanitaire.
Dans son bulletin hebdomadaire publié ce 23 avril, SPF souligne que l’épidémie se « stabilise à un haut niveau de transmission ». Plus de 39 000 cas confirmés de chikungunya ont été signalés à La Réunion depuis le début de l’année. Mais, selon le ministre de la Santé, Yannick Neuder, en déplacement sur l’île le 22 avril aux côtés d’Emmanuel Macron, « autour de 120 000 » personnes pourraient avoir été contaminées par le chikungunya cette année. Lors de la grande épidémie de 2005-2006, 260 000 personnes avaient été touchées et plus de 200 décès enregistrés.
Un recul du nombre de cas hebdomadaire
En semaine 15 (du 7 au 13 avril), 20 520 consultations pour chikungunya ont été recensées (près de 113 000 depuis le début de l’année) et 350 passages aux urgences ont été enregistrés (+ 21 %, par rapport à la semaine précédente). Cette même semaine, le nombre de cas confirmés comptabilisés est en recul, de 6 237 à 4 304, mais ces données ne sont pas encore consolidées, les cas pourraient se révéler plus nombreux.
Depuis le début de l’année, SPF a enregistré 47 cas graves, « principalement chez des personnes âgées ou des nourrissons nécessitant une prise en charge en soins intensifs » : 27 adultes de plus de 65 ans, trois personnes avec des comorbidités et de 17 nourrissons de moins de trois mois. Parmi les 261 hospitalisations de plus de 24 heures, près de la moitié concernait des personnes de plus de 65 ans, et un quart des moins de 6 mois, est-il précisé.
Seulement 3 000 personnes vaccinées
Début avril, 40 000 doses du vaccin Ixchiq, le premier à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont arrivées sur l’île. La campagne de vaccination cible les personnes de 65 ans et plus, présentant des comorbidités. « Nous sommes le premier pays au monde à avoir acheté autant de doses disponibles de ce tout nouveau vaccin », a relevé Emmanuel Macron lors d'un point presse. Il a aussi appelé à mettre en place « toutes les mesures de protection et de prévention surtout pour les mamans enceintes ».
La campagne vaccinale « démarre timidement », a reconnu le directeur général de l'agence régionale de santé, Gérard Cotellon, alors que seulement 3 000 personnes ont jusqu’ici été vaccinées. Par ailleurs, 60 000 doses supplémentaires ont été achetées, a-t-il indiqué.
À l’hôpital, les difficultés restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux. « Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de "chik" sur nos deux services d'urgence », a-t-il alerté le 20 avril. Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif permettant de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux. « Si des renforts sont nécessaires, ils seront mis en place », a promis Emmanuel Macron.
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