La dengue, due a un flavivirus transmis par la piqûre d’un moustique infecté, est le plus souvent bénigne - sans symptômes ou se manifestant par un état fébrile pseudo-grippal ; mais elle peut être à l’origine de formes sévères potentiellement fatales, à savoir la dengue hémorragique et la dengue avec choc.
Il n’existe aucun vaccin et traitement antiviral spécifique.
Il existe 4 sérotypes du virus de la dengue (DENV 1 à DENV4) ; l’infection par l’un d’entre eux confère une immunité à vie envers ce sérotype mais n’offre qu’une brève protection contre les 3 autres sérotypes.
Teoh et coll. ont isolé et caractérisé un anticorps neutralisant chez un patient rétabli d’une dengue de sérotype 1 (DENV1). Ils montrent que cet anticorps humain possède une remarquable efficacité in vivo (dans des modèles murins), réduisant de 50 000 fois la virémie dans les deux heures suivant l’administration. Pour placer ces résultats dans leur contexte, il faut savoir que les programmes de dépistage médicamenteux pour la dengue conduits par Novartis, Roche et le NIH, considèrent un bon candidat comme un composé qui réduit par 10 fois les taux du virus de la dengue après 2 à 3 jours, a des concentrations micromolaires. Cela signifie que notre anticorps est au moins 1 million de fois supérieur à la meilleure petite molécule candidate qui est actuellement en développement.
La principale implication clinique de cette découverte est que cet anticorps a le potentiel d’éliminer, peu après son administration, le virus de la dengue chez les patients infectés. L’espoir est qu’en éliminant le virus, on aura un effet sur la progression de la maladie. Ce sera particulièrement important pour les 50 000 à 100 000 enfants qui meurent de la dengue chaque année.
Le développement clinique de cet anticorps devrait être relativement simple. Puisqu’il est déjà complètement humain, il ne requiert aucune manipulation ou modification.
Le prochain objectif pour l’équipe est d’achever le développement des anticorps qui ciblent les 3 autres sérotypes, de façon à avoir une couverture complète de cette maladie. Cela devrait être terminé dans les 12 prochains mois.
Teoh et coll., Science Translational Medicine, 20 juin 2012.
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