Les premières doses de ChAd3-SUDV, ce candidat vaccin contre la souche Ebola Soudan développé par l'Institut Sabin aux États-Unis, viennent d'arriver en Ouganda. L'essai vaccinal, qui doit évaluer au total trois candidats approuvés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), va pouvoir débuter, alors que l'épidémie totalise 142 cas confirmés et 55 morts.
L'OMS se réjouit de l'arrivée de ces 1 200 premières doses, seulement 79 jours après la déclaration officielle de l'épidémie (le 20 septembre). En comparaison, en 2015, il s'était écoulé sept mois entre le début de l'épidémie d'Ebola (souche Zaïre) en Afrique de l'Ouest et le lancement d'une étude de phase 3.
« C'est une étape importante pour notre capacité à répondre aux épidémies », se réjouit l'agence onusienne. Le ChAd3-SUDV va être évalué dans le cadre d'un essai appelé « Tokomeza Ebola » (débarrassez-vous d'Ebola en swahili). Aucun nouveau cas d'Ebola n'a été notifié depuis le 27 novembre. Aussi les premiers vaccinés seront donc les contacts des derniers cas confirmés en date.
Les deux autres vaccins à être testés dans le cadre de cet essai sont : le chAdOx1 biEBOV développé en collaboration par l'institut d'Oxford, l'institut Jenner et l'institut de sérologie indien ; et le SV-SUDV mis au point par Merck et l'International AIDS Vaccine Initiative. Les premières doses devraient parvenir en Ouganda dans les jours qui viennent.
Un vaccin contre Ebola Soudan
Il existe déjà deux vaccins autorisés contre l'infection par la souche Ebola Zaïre : Ervebo (rVSV-ZEBOBOV, Merck) et Zabdeno (Ad26.ZEBOV, Johnson & Johnson). Mais aucun n'est indiqué en prévention de l'infection par la souche Soudan responsable de l'épidémie actuelle en Ouganda.
L'essai qui va débuter est coordonné par l'université ougandaise Makere et cofinancé par le ministère de la santé et par l'OMS. Des travaux ont été menés pour faciliter les aspects réglementaires et éthiques de la mise en place de l'étude, de même que la formation des personnels de santé participants au sein de neuf équipes de recherche.
Ont également contribué à cet essai d'autres partenaires tels que le Cepi (Coalition for Epidemic Preparedness Innovations), le gouvernement canadien, le service de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire de l'Union européenne.
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