Le vaccin rVSV-Zebov, produit et commercialisé sous le nom d’Ervebo par le laboratoire Merck, a démontré sa capacité à protéger les personnes en contact avec des sujets infectés, ainsi que les contacts de cas contacts, dans le cadre d’une stratégie de vaccination dite « en ceinture ». Selon une nouvelle étude menée par l’équipe de recherche Epicentre de Médecins sans frontières (MSF), ce vaccin réduirait également la mortalité des patients infectés au moment de l’injection.
Ces résultats, qui confirment les observations faites lors d’études précliniques (souris, hamster, cochon d’Inde, primate non humain), s’inscrivent dans le prolongement de l’étude de phase 3 « Ebola ça Suffit ! ». Lors de cet essai randomisé, le seul réalisé à ce jour, aucun des participants vaccinés n’a développé de symptômes plus de 10 jours après sa vaccination. Les auteurs en avaient conclu que le vaccin était efficace à 100 % pour prévenir l’infection. Mais pour ceux qui ont présenté des symptômes moins de 10 jours après la vaccination et qui sont considérés comme infectés au moment de l’injection, une question restait alors en suspens : la vaccination améliore-t-elle leur pronostic ?
Une efficacité qui augmente avec le temps
La nouvelle étude apporte une réponse. Ici, ont été analysées les données de 2 279 patients atteints d’une maladie à virus Ebola confirmée, dont 423 vaccinés peu de temps après avoir été infectés, tous recrutés entre juillet 2018 et avril 2020 au cours de la 10e épidémie d’Ebola, en République démocratique du Congo.
La vaccination réduit significativement le risque de létalité : 25 % de décès chez les vaccinés contre 56 % chez les non-vaccinés après ajustement sur les facteurs de risque. Dans les cas le plus extrêmes, quand les symptômes apparaissaient moins de 48 heures après la vaccination, la mortalité était tout de même réduite de 44 %. Quand le délai était compris entre 3 et 9 jours, le risque était réduit de 56 %. Contrairement à ce qui était observé dans l’étude menée en Guinée, il existait une minorité de patients développant des symptômes plus de 10 jours après leur vaccination (68 personnes), ces derniers avaient un risque de décès diminué de 60 %.
« Plus le délai est long (entre la vaccination et les symptômes), plus la protection est importante », résument les auteurs, qui relient cette meilleure survie à une virémie plus faible chez les patients vaccinés.
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