Des Canadiens montrent qu’un traitement anti-Ebola associant 3 anticorps permet de sauver 100 % des macaques lorsqu’il est commencé à 24 heures après l’exposition et 50 % quand il est entrepris au bout de 48 heures. C’est un progrès considérable.
L’infection par virus Ebola est grevée d’une mortalité très importante (décès rapide de 90 % des humains et autres primates). Il n’existe pas d’interventions prophylactiques et thérapeutiques.
Plusieurs stratégies sont récemment parvenues à protéger partiellement (18 à 60 %) les singes macaques ; toutefois elles requièrent d’être commencées dans les vingt à soixante minutes après exposition. Mais, hormis une infection accidentelle en laboratoire, le traitement sur le terrain a toutes les chances de n’être commencé que dans les heures voire les jours suivant l’infection.
En s’appuyant sur leurs précédents travaux chez les rongeurs, Qiu et coll. ont évalué chez des macaques une combinaison de 3 anticorps monoclonaux neutralisants dirigés contre la glycoprotéine (GP) d’enveloppe du virus Ebola. Trois doses de ce mélange d’anticorps (appelé ZMAb) étaient données à 3 jours d’intervalle. Le traitement était commencé 24 heures après une exposition intramusculaire létale au virus Ebola (EBOV) dans un premier groupe de 4 macaques, et 48 heures après dans un second groupe de 4 également.
Les résultats sont éloquents. Le traitement commencé 24 heures après l’exposition sauve 100 % des singes ; et entrepris 48 heures après, il en sauve 50 % ; tous les survivants guérissent complètement.
Le traitement, bien toléré, entraîne une réduction de la charge virale, avec des symptômes légers et l’absence d’excrétion virale. De plus, les singes ont pu développer une réponse immune humorale et cellulaire spécifique de l’EBOV.
« Ce traitement (ZMAb) est une avancée très positive mais avant de pouvoir débuter des essais cliniques, il faudra conduire des recherches supplémentaires, développer un lot d’anticorps de grade clinique et recevoir les autorisations des autorités compétentes, ce qui pourra prendre trois ans », confie au « Quotidien » le Dr Gary Kobinger (Université de Manitoba, Winnipeg) qui a dirigé ces travaux.
Qiu et coll., « Science Translational Medicine », 13 juin 2012.
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