Certes, l’étude est limitée mais les résultats méritent d’être notés. Pour la première fois, le vaccin contre le papillomavirus (HPV) a fait la preuve d’un effet protecteur à l’échelle d’une population. Des pédiatres de Cincinnati ont montré chez des adolescentes que la prévalence de l’infection HPV diminue significativement non seulement chez les jeunes filles vaccinées mais également chez les non vaccinées.
« L’infection par les sous-types d’HPV ciblés par le vaccin a chuté de près de 69 % chez les adolescentes vaccinées, commente le Dr Jessica Kahn, l’auteure principale. Comme les sous-types HPV-16 et HPV-18 sont responsables de 70 % des cancers du col de l’utérus, il y a de bonnes raisons de penser que l’introduction du vaccin réduira la survenue du cancer à l’avenir dans cette population. » La prévalence des 2 sous-types vaccinaux a globalement diminué de 58 %, passant ainsi de 31,7 % à 13,4 %. Si la baisse était particulièrement forte parmi les jeunes filles vaccinées (69 %), elle était notable chez les non vaccinées (49 %).
Pour obtenir ces résultats, l’équipe du Dr Kahn a comparé la prévalence observée entre 2006-2007 chez 368 jeunes filles, âgées de 13 à 18 ans, non vierges et non vaccinées, issues d’un recrutement dans deux hôpitaux locaux, à celle observée entre 2009-2010 dans un autre groupe de 409 adolescentes du même âge, dont plus de la moitié avait reçu au moins une dose vaccinale.
Pour le Dr Kahn, ces résultats sont particulièrement intéressants, compte tenu du fait que la plupart des participantes avaient reçu la première dose alors qu’elles n’étaient plus vierges et qu’une seule dose suffisait à les considérer vaccinées. S’il existe bien une immunité de groupe, les auteurs insistent néanmoins sur la nécessité de vacciner l’ensemble des jeunes filles afin de garantir une protection maximale. Si la prévalence des sous-types vaccinaux est en baisse, celle des autres sous-types dits à haut risque reste élevée. « Près d’une jeune fille non vaccinée sur 4 était positive pour au moins un sous-type d’HPV à haut risque », relève la pédiatre américaine. L’étude étant limitée à une petite cohorte dans une seule ville, principalement composée de jeunes filles noires aux faibles ressources, les auteurs eux-mêmes estiment nécessaire de confirmer leurs résultats dans des études plus représentatives à grande échelle.
Pediatrics, publié en ligne le 9 juillet 2012.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024