La dernière édition (2010) de l’enquête KAPB* a permis de documenter pour la première fois les connaissances, perceptions et pratiques de la population générale française vis-à-vis du virus de l’hépatite B (VHB) en lui consacrant un volet spécifique en sus des questions habituelles dédiées au VIH. Alors que plus de 280 000 personnes sont porteuses du VHB en France contre 152 000 pour le VIH, la comparaison des deux virus se révèle être pleine de contrastes. Les Français connaissent bien moins le VHB que le VIH. Le 28 juillet prochain sera l’occasion de définir le plan de communication avec la célébration de la Journée mondiale contre l’hépatite dont le thème est cette année « Plus proche qu’on ne croit ».
Confusion avec l’hépatite C
Alors que la communication autour du VIH a connu « une ampleur exceptionnelle », sans doute en raison de l’absence de vaccin disponible, les campagnes d’information autour du VHB ont besoin d’être relancées. Des leviers se dégagent pour promouvoir le dépistage et la vaccination vis-à-vis du VHB, en particulier en ciblant certaines populations à haut risque (adolescents de moins de 15 ans, migrants de zones endémiques), en communiquant sur le risque de transmission sexuelle et en explicitant les différences avec l’hépatite C.
La transmission sexuelle mal identifiée
Alors que les modes de transmission sexuelle et par usage de drogues sont très bien connus (› 99 %) pour le VIH, ils le sont beaucoup moins pour le VHB. Si 90 % connaissent la transmission par seringue usagée pour le VHB, près d’un tiers des répondants déclarent ignorer le mode de transmission sexuelle. Ces résultats sont concordants avec les chiffres obtenus précédemment dans d’autres études européennes. À ce titre, il semble exister une confusion entre le VHB et le VHC, dont la transmission est principalement intraveineuse et très rarement sexuelle.
Deux fois moins de dépistage que le VIH
Les personnes s’étant fait dépister pour le VHB au moins une fois au cours de leur vie sont deux fois moins nombreuses que pour le VIH (27 % versus 61 %). Et ce en dépit d’une crainte exprimée par rapport à l’hépatite qui se situe à un même niveau que pour le VIH (20 %), en 5e position après le cancer (59 %), les accidents de la circulation (59 %), les démences séniles (40 %) et les maladies cardiaques (39 %). Le chiffre du dépistage est probablement sous-estimé en raison d’une méconnaissance du statut sérologique. Ainsi, alors que le dépistage est obligatoire au cours de la grossesse avec plus de 87 % des parturientes dépistées en 2009, le pourcentage de femmes ayant un enfant âgé de moins de 1 an et se souvenant avoir été dépistées est faible (40 %).
La vaccination des groupes à risque
Les sujets nés en zones endémiques (Afrique subsaharienne, Asie) se font deux fois plus souvent dépistés que ceux nés en zones à faible endémicité. De même, les usagers de drogues se font deux fois plus dépister au cours de leur vie. Si certains messages concernant le dépistage semblent ainsi être passés, des efforts restent à faire concernant la vaccination. Ainsi, tandis que la moitié des répondants (47 %) se déclarent vaccinés contre le VHB, principalement les 18-30 ans, les groupes à risque ne le sont pas beaucoup plus (55 %), qu’il s’agisse des sujets originaires de pays à endémicité modérée à forte ou des usagers de drogues. L’hépatite B, totalement évitable par la vaccination, est responsable de 1 300 décès par an. Près de 150 000 personnes sont porteuses du VHB sans le savoir.
* L’enquête KABP (Knowledge, Attitudes, Believes and Practices) est réalisée par l’Observatoire régional de santé (ORS) Ile-de-France, l’INPES et l’InVS, et financée par l’ANRS et l’IReSP. Elle a été conduite auprès de plus de 9 000 personnes âgées de 18 à 69 ans résidant en France métropolitaine.
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